Deux infirmiers autorisés à poser des moniteurs cardiaques, une première en France

31/08/2023 Par Mathilde Gendron
Paramédicaux
Pour la première fois en France, deux infirmiers ont posé, seuls, quatre moniteurs cardiaques, au Centre hospitalier du Mans (Sarthe). Jusqu’ici cette opération était uniquement effectuée par des médecins.
 

Le 23 août dernier, le centre hospitalier du Mans (Sarthe) a validé un protocole de coopération local permettant à deux infirmiers d’implanter eux-mêmes des moniteurs cardiaques. Même si cette pratique a déjà été réalisée par des infirmiers au Royaume-Uni, en Espagne ou en Italie, en France, seuls les médecins pouvaient l’effectuer. “Le volume croissant d’implantations de moniteurs cardiaques nous a poussé à réfléchir à d’autres modes d’exercice et d’organisation professionnels pour pouvoir satisfaire la demande en soins des patients”, explique le Dr Mathieu Amelot, cardiologue à l’origine du protocole de coopération. Les deux infirmiers qui ont effectué l’opération n’ont pas été choisis par hasard. En effet, “Jimmy Guibert et Kévin Rousseau ont suivi une formation [supervisée par le Dr Mathieu Amelot] théorique et pratique sur l’anesthésie locale, les techniques de suture, le réglage des moniteurs”, indique le Centre hospitalier du Mans (CHM) sur son site internet. Ils ont également assisté à cinq interventions en tant qu’observateur et réalisé dix interventions sous la supervision directe d’un médecin rythmologue”, peut-on encore lire.

Convaincu par cette nouvelle pratique, le CHM évoque de nombreux avantages comme “réduire les délais de prise en charge”, et “libérer du temps médical” aux médecins. C’est aussi l’occasion de “faire évoluer les pratiques de l’exercice infirmier”. Pour Jimmy Guibert, c’est une “véritable opportunité d’approfondir mon exercice professionnel au niveau technique et d’accompagner mon patient encore plus loin dans la prise en soins. Je suis ravi de cette évolution”. L'opération, qui a été un succès, pourrait être reproduite avec les mêmes professionnels, “de façon encadrée et sécurisée”, a précisé le CHM, tout en s’assurant auparavant du “consentement du patient” ainsi que de la “présence d’un médecin dans les locaux”. Au total, le CHM indique poser environ 90 moniteurs cardiaques chaque année.  

7 débatteurs en ligne7 en ligne
Photo de profil de Michel Rivoal
10,7 k points
Débatteur Passionné
Anesthésie-réanimation
il y a 2 ans
C’est surprenant ! Les conditions d’autorisations sur un site (Juin 2023) ont beau s’appliquer à 1 responsable médical, la délégation de tâche n’implique pas la réduction du nombre d’effecteurs présents: opérateurs: Il est stipulé que 2 médecins doivent être présents (1 opérateur et un autre pouvant intervenir sans délai) et un auxiliaire médical. Sans compter les modalités d’intervention d’un ou plusieurs médecins en anesthésie réanimation et, sur site ou en astreinte opérationnelle un autre médecin spécialisé en médecine cardio-vasculaire. Il faut implanter au mois 50 stimulateurs par an pour bénéficier de l’autorisation (Au passage le terme « moniteur » ne me parait pas approprié car l’autorisation parle de stimulateur pour la rythmologie simple et je ne pense pas qu’il s’agisse d’implantations complexes et/ou de défibrillateurs). Donc il faut demander une dérogation et de toute façon cela ne peut pas diminuer le nombre d’effecteurs. Par ailleurs, il s’agit d’un acte technique plus ou moins simple (stimulateur mono ou double chambre) qui peut être pratiqué par n’importe quelle personne formée (il me semble qu 5 implantations c'est faible mais il n'est pas dit s'ils ont posé aussi des sondes d'entrainement électro-systoliques) et sous la responsabilité du titulaire de l’autorisation. Un.e IDE titulaire a plus de chances d’en poser plus souvent qu’un interne en formation. C’est ce que l’on peut regretter dans ce CHR qui, plutôt que de multiplier les actes, pourrait s’appliquer à former des internes de cardiologie… À moins qu’ils en craignent la future concurrence… Ce qui n’est pas exclu !
Photo de profil de Claude SALMON
1,2 k points
Débatteur Passionné
Médecine générale
il y a 2 ans
Si ce service de cardiologie veut vraiment apprendre ce type d'acte a des praticiens, son rôle serait certainement plus pertinent de former de jeunes médecins, bien plus aptes et avec beaucoup plus de connaissances médicales que les paramédicaux. De plus s'il faut la présence d'un médecin, aucun intérêt Ca ressemble à un scoop pour attirer la lumière sur ce service et "flatter" l'ego de paramédicaux qui non seulement voudrons jouer au petit docteur mais maintenant au cardiologue ! Plus la peine de faire des études de médecine ni maintenant de cardiologie. Posons nous bien la question du rôle de chaque "soignant", de sa compétence, de sa responsabilité. On rentre dans le domaine de l'exercice illégal de la médecine et on dérape de plus en plus dans la délégation des tâches.
Photo de profil de SOPHIE SUGIER
6,4 k points
Débatteur Passionné
Médecins (CNOM)
il y a 2 ans
Vraiment du temps medical .primo c est de l exercice illegale de la medecine car c est par l hopital qui choisit mais la loi .deuxio si le medecin est derrière la porte , ou est le gain .silsveulent faire ses procedures , devenez cardio
 
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