Violences contre les soignants : le ministère de la Santé dévoile une nouvelle campagne de sensibilisation

19/12/2023 Par Mathilde Gendron
Violence
Alors qu’un plan pour mettre fin aux violences faites aux soignants contenant 42 mesures avait été annoncé en septembre dernier, le ministère de la Santé a dévoilé ce mardi 19 décembre une nouvelle campagne de sensibilisation à destination du grand public.  
 

Ce mardi 19 décembre, le ministère de la Santé a annoncé le lancement d’une campagne de sensibilisation sur la sécurité des professionnels de santé et à destination du grand public. Elle a pour objectif de “changer le comportement des patients violents et d’inciter les professionnels victimes à porter plainte”, indique le ministère de la Santé. “C’est la première fois qu’une telle campagne est mise en place”, poursuit-il. "Les patients ne sont pas hors du droit. Injures, insultes, agressions physiques,… Face aux violences dont sont victimes les professionnels de santé, une seule réponse : la tolérance zéro", écrit la ministre déléguée à la Santé sur X (anciennement Twitter), Agnès Firmin Le Bodo.

La campagne s’appuie sur deux axes. Le premier consiste à mettre en place une “tolérance zéro” chez les patients “en combattant toute forme de violence, et [en] rappelant les peines encourues”. Dans un second temps, les professionnels de santé sont invités “à se signaler systématiquement” après avoir subi des violences, “qu’elles soient physiques ou verbales, en portant plainte”. 

La campagne prend la forme de trois affiches diffusées dans les lieux de soins et sur les réseaux sociaux, du 19 décembre 2023 au 18 janvier 2024. Elles mettent en avant “trois situations qu’un professionnel de santé peut être amené à subir dans son quotidien ; une infirmière agressée aux urgences de l’hôpital, un médecin violenté au sein de son cabinet médical et une pharmacienne décontenancée face à la dégradation de son lieu de travail”.  

Ces affiches comportent chacune le même titre, volontairement “cinglant” : “Il faut être malade pour s’en prendre à un professionnel de santé”. Un QR code est également disponible et permet de lire des témoignages de professionnels de santé, qui ont été victimes de violence.  

Trois autres affiches sont à destination des soignants, indiquant “Face à la violence, ne gardons pas le silence”. Elles comportent également un QR code permettant aux professionnels de santé de porter plainte. 

En septembre dernier, la ministre déléguée à l'Organisation territoriale et des Professions de santé, Agnès Fimin Le Bodo, avait déjà annoncé “42 mesures fortes” contenues dans le plan pour lutter contre les violences faites aux soignants. Parmi elles, des cours pour gérer l’agressivité des patients en fac de médecine ou encore des bracelets d’alerte. 

Si les chiffres concernant les violences à l’encontre des professionnels de santé doivent être dévoilés dans les prochains jours, le ministère estime “qu’en moyenne, 65 [soignants] sont victimes de violences, physiques ou verbales, chaque jour”.  

Le ministère de la Santé rappelle également qu’une page d’informations pour accompagner les professionnels de santé victimes est disponible sur ce site, ainsi qu’un kit de sensibilisation. 

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Claire FAUCHERY

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1 débatteur en ligne1 en ligne
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Débatteur Passionné
Aide Médicale Urgente
il y a 2 ans
"il faut être malade pour s'en prendre à un soignant" = aucun sens de la psychologie, et une incompétence totale dans l'art de désamorcer un conflit. Consternant. Sans même mentionner le jugement de valeur implicite envers le statut de "malade". Il n'y a pas que Rousseau qui devrait démissionner.
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266 points
Incontournable
Médecins (CNOM)
il y a 2 ans
Et non ,ça ne fonctionne pas comme ça! Pour les insultes tant que le patient n'utilise pas de terme raciste, sexiste , ou religieux , qu'il n y a pas de menace physique ,la plainte n' est pas recevable ...et classée sans suite ! On peut donc dormir tranquille , ils peuvent nous agonir de tous les autres noms d' oiseau pendant demi heure ,perturber la consultation,nous faire sortir de nos gonds à force de propos haineux ,ils ne seront pas inquiétés . La vie est belle
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Débatteur Passionné
Médecine générale
il y a 2 ans
En l’espace de 15 jours, nos dirigeants viennent de sortir 2 slogans publicitaires issus d’un brainstorming pour traiter les problèmes du système de santé. « Secourisme à l’envers » et aujourd’hui "Il faut être malade pour s'en prendre à un professionnel de santé". La fin de vie qui est un problème très douloureux, l’effondrement du système de santé qui est une catastrophe nationale, et le respect des citoyens méritent mieux que des jeux de maux douteux en solution. Le double langage, le tout et son contraire en même temps est devenu un sport national en ce sens que 95 % entendent le premier degré (vous n’avez jamais remarqué avec vos patients?), alors que la soi-disant élite entend le second degré. Alors, comment traduisent nos patients : « moi, je suis malade mental, donc j’ai droit d’agresser le médecin » ; « moi j’ai la grippe donc je suis vraiment malade, donc j’ai droit d’agresser le médecin si je ne suis pas servi assez vite et comme je veux. » C’est la réalité de tous les jours. Mais aussi, hélas, et on comprend mieux ! Les politiques se gardent le droit. « Le service de santé est très malade, alors  moi, ministre de la santé, ça me rend très malade de ne savoir que faire, alors j’ai le droit» : Leur proposer 26,50 euros, n’est-ce pas taper sur les médecins ? N’est ce pas aussi une grave insulte et une agression psychologique ? On comprend mieux ces slogans, car se responsabiliser pour un politique, ou responsabiliser les électeurs ça doit faire mal. Dire que frapper son voisin est punissable par la loi, que la peine est double si c’est sur un médecin, quelque soit le niveau social, et sans peine avec sursis, c’est trop douloureux.
 
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