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Lissages brésiliens : alerte sur des cas de néphrotoxicité

L’Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail (Anses) et la Direction générale de la Santé (DGS) alertent sur un risque de néphrotoxicité aigue associé à des produits utilisés lors de lissages brésiliens. Depuis début 2024, quatre signalements d’insuffisance rénale aiguë ont été effectués. 

16/10/2024 Par Dre Marielle Ammouche
Santé publique
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L’Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail (Anses) et la Direction générale de la Santé (DGS) alertent sur un risque de néphrotoxicité aigue associé à des produits utilisés pour les lissages brésiliens. Depuis le début de l’année, quatre signalements d’insuffisance rénale aiguë ont, en effet, été effectués : trois entre janvier et août 2024, et un quatrième au mois d’octobre 2024.

Le produit en cause est l’acide glyoxylique, une substance chimique utilisée dans certains produits de cosmétique pour ses qualités d’agent lissant. Lorsque l'acide glyoxylique "passe dans le sang par le cuir chevelu", il peut "se transformer en cristaux d'oxalate" de calcium, qui vont causer des dommages rénaux, a expliqué à l'AFP la Dre Juliette Bloch, directrice des alertes et des vigilances sanitaires à l'Anses. "Il est très probable que d'autres cas soient passés sous les radars : parfois, la personne va aller boire et les cristaux vont s'éliminer, cela passera donc inaperçu. Et même s'il y a eu des insuffisances rénales diagnostiquées dans les heures qui suivent, la personne peut ne pas faire le lien", a-t-elle poursuivi : "L'intérêt de notre alerte est que les gens y pensent."

Une expertise engagée

Les autorités sanitaires ont donc lancé cette alerte en direction des professionnels des salons de coiffure et des commerces de produits cosmétiques, ainsi que des utilisateurs. L’Anses a, par ailleurs, engagé une expertise sur ce sujet pour mieux documenter et éventuellement encadrer l’utilisation de l’acide glyoxylique. Et dans l’attente des résultats, la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) et la DGS déconseillent d’utiliser ce produit.

Pour les quatre cas signalés, les signes d’insuffisance rénale sont apparus quelques heures après l’exposition au produit. Il s’agissait de douleurs abdominales ou lombaires, associés à des nausées et/ou vomissements. Les patients intoxiqués ont guéri suite à un traitement. "En cas d’apparition de tels symptômes, il faut consulter rapidement un médecin ou appeler un centre antipoison, en indiquant bien l’utilisation d’un produit de lissage", souligne l’Anses. Et une déclaration doit être réalisée par le professionnel de santé.

"Une vingtaine de cas ont été rapportés en Israël ces dernières années, la même chose que ce qui a été observé en France", a indiqué Sandrine Charles, cheffe de projet produits cosmétiques à l'Anses, "et un en Suisse".

En juin, l'Académie de médecine a recommandé, au vu d'articles scientifiques, de "diffuser des messages d'alerte et d'information auprès des professionnels de santé, des salons de coiffure et des commerces de produits cosmétiques".

Références :

Communiqués de la Direction générale de la Santé (DGS) et de l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail (Anses) (15 octobre). Avec AFP

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