soja

L'Anses recommande d'éviter le soja dans les cantines, du fait de son impact sur la reproduction

Consommé en trop grande quantité, le soja pourrait avoir des effets nocifs sur la reproduction. C'est pourquoi l'Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail (Anses), qui vient de réaliser une expertise sur ce sujet, recommande de ne pas servir d’aliments à base de soja en restauration collective pour éviter une surconsommation. 

25/03/2025 Par Dre Marielle Ammouche
Santé publique Nutrition
soja

Cet effet est lié aux isoflavones, présentes dans plusieurs végétaux (légumineuses), mais principalement dans le soja dans lequel leur teneur est particulièrement élevée. Ces isoflavones possèdent, en effet, une activité oestrogénique.

Pour arriver à cette conclusion, l'Anses a tout d’abord défini des valeurs toxicologiques de référence (VTR), pour différentes catégories de populations (population générale, femmes enceintes, enfants), à partir des données scientifiques disponibles chez l’animal et l’humain. Puis, en analysant les études d’exposition concernant les isoflavones, les auteurs ont montré qu'il existait "un risque de dépassement de ces VTR chez les consommateurs d’aliments à base de soja". C’était particulièrement le cas chez les enfants. Ainsi, plus des trois quarts (76%) des 3-5 ans qui consommaient ces aliments dépassaient la VTR, ainsi que 53% des filles de 11 à 17 ans. Et 47% des hommes de 18 ans et plus ainsi que des femmes de 18 à 50 ans dépassaient aussi les VTR.

"Ces résultats conduisent l'Anses à recommander de ne pas proposer ces aliments en restauration collective pour éviter que les repas pris dans ce cadre ne contribuent au risque de dépassement."

L’agence sanitaire préconise, en outre, de diversifier les aliments d'origine végétale, et de réduire les teneurs en isoflavones des produits à base de soja. Certains aliments en contiennent, en effet, des doses particulièrement élevées : les biscuits à base de soja, par exemple, ont une teneur en soja 100 fois plus élevée que la sauce soja. Et "cette variabilité se retrouve aussi pour un même aliment", précise l’Anses, en lien avec la variété de soja utilisée, les conditions de culture, le degré de maturité de la plante, et les procédés de fabrication ou la formulation des recettes.

"L'Anses recommande donc aux industriels et aux producteurs de mettre en œuvre des techniques agronomiques et des procédés de fabrication permettant de produire des aliments en maîtrisant les teneurs en isoflavones", indique-t-on.

Références :

D’après l'Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail (Anses, 24 mars) 

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