vaccination d'une senior

Comment le Gouvernement veut améliorer la vaccination des seniors

A l’occasion de la semaine de la vaccination (27 avril-3 mai), les autorités de santé ont axé cette année leur message autour de la vaccination des seniors. Séquelles à long terme, hospitalisations, décès... Certaines infections constituent, en effet, un fardeau médical et économique national de plus en plus lourd chez les seniors. Face à ce constat, la vaccination doit devenir un objectif prioritaire de santé publique.

02/05/2025 Par Michèle Reboul
Vaccination
vaccination d'une senior

En France, plus d'une personne sur cinq a plus de 65 ans. Compte-tenu de l'immuno-sénescence et des comorbidités éventuelles, cette population est particulièrement vulnérable face aux risques infectieux. Au niveau national, les 65 ans et plus représentent 44% des admissions en réanimation pour grippe (sur la période 2011-22) ; 60% des infections invasives à pneumocoques (2014-22) et 72% des séjours hospitaliers pour zona et douleurs post-zostériennes (2008-21). Le déclin fonctionnel observé après une grippe, un Covid-19 ou une infection à pneumocoque, avec perte progressive de l’autonomie, constitue la sixième cause d’invalidité des personnes âgées. 

Par ailleurs, plus de 90% des décès imputables à la grippe ou au Covid-19 surviennent après 65 ans. Mais à cet âge, seule une personne sur deux est correctement vaccinée contre la grippe. Les pneumocoques et les infections à VRS engendrent, quant à eux, une morbidité et une mortalité élevées chez les séniors. «Or, moins de 20% des personnes âgées de 65 ans et plus, à risque élevé d'infections à pneumocoque, sont vaccinées contre ces infections. Le bilan de prévention représente une opportunité de vaccination et de rattrapage vaccinal à ne pas négliger», souligne la Dre Caroline Semaille, directrice générale de Santé publique France.

 

Infections à pneumocoque : la vaccination pour tous, dès 65 ans

Grande nouveauté, pour optimiser la protection contre les infections à pneumocoque, la Haute Autorité de santé (HAS) a élargi ses recommandations vaccinales en incluant toutes les personnes de 65 ans et plus, quel que soit leur état de santé, l’âge étant un facteur de risque à lui seul. 

Jusqu'ici, la vaccination était uniquement recommandée chez les adultes de 18 ans et plus à risque d’infections à pneumocoque (comorbidités, immunodépression), y compris chez les seniors. «Les plus de 65 ans à risque de développer un pneumocoque ne se vaccinent pas suffisamment (moins de 20%). Nous avons donc vraiment besoin de mettre l'accent sur cette vaccination efficace et qui regroupe plus de 20 valences», conclut la Dre Semaille.

 

Grippe et Covid-19 : améliorer la couverture vaccinale

Pour améliorer la couverture vaccinale, l’Académie recommande notamment de considérer comme prioritaires cinq maladies cibles dans le programme de vaccination des seniors : grippe, Covid-19, zona, infections à pneumocoque et à VRS. Concernant la grippe, à partir de 65 ans, la vaccination est préconisée, quel que soit l'état de santé de la personne. La durée de protection du vaccin est de moins d'un an et le virus de la grippe évolue chaque année. Une vaccination annuelle est donc nécessaire pour réaugmenter l'immunité au moment de la saison grippale et bénéficier d'un vaccin adapté à la souche de l'année en question. «Chez les 65 ans et plus, nous ciblons une couverture vaccinale de 75% pour la grippe (contre 54% aujourd'hui)», affirme la Dre Semaille. 

Le vaccin contre le Covid-19 est également recommandé dès 65 ans. L'âge étant un facteur de risque majeur de survenue et d'aggravation du Covid. Les trois quarts des personnes hospitalisées, en réanimation, ont plus de 75 ans ou sont immunodéprimées. De 65 à 75 ans, une vaccination par an suffit. Chez les personnes âgées de 75 ans et plus, la vaccination doit s'effectuer tous les 6 mois : une dose en automne et un rappel au printemps.

 

DTP, coqueluche, zona : à ne pas négliger chez les seniors

Par ailleurs, à partir de 65 ans, les seniors doivent recevoir un rappel de vaccin contre la diphtérie, le tétanos, la poliomyélite (DTP) et la coqueluche tous les 10 ans. Un seul vaccin permet de protéger contre toutes ces maladies. Le fait d'être protégé contre la coqueluche est indispensable pour tous, et surtout en cas de maladie respiratoire chronique. Ce vaccin est aussi la seule protection efficace contre le tétanos. Dans certains pays, la diphtérie et la poliomyélite n'ont pas disparu. La vaccination est donc également indispensable en cas de voyage à l'étranger. «Or, les seniors ne font pas systématiquement le rappel de DTP. Pourtant c'est un vaccin très connu ; il existe depuis de nombreuses années et le tétanos n'a pas complètement disparu. D'ailleurs les seuls cas recensés en France concernent les personnes âgées», note la Dre Semaille. 

Le vaccin contre le zona concerne les personnes à partir de 65 ans. Car le vieillissement accroît le risque de survenue du zona car le système immunitaire est affaibli. Deux injections à deux mois d'intervalle sont recommandées. Le vaccin protège pendant au moins 5 ans.

Références :

Brief presse de la Direction Générale de la Santé (DGS, 28 avril)

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Claire FAUCHERY

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25 points
Autre spécialité médicale
il y a 7 mois
C'est l'évidence et il est vraiment temps que le Gouvernement ait pour objectif d'améliorer la vaccination des seniors, en recommandant ces vaccins. Actuellement, il est très difficile pour quiconque de recevoir facilement ces vaccins. par des médecins ou des pharmaciens. Pour être efficace, il faut ouvrir des centres de vaccination dans les structures de santé, comme cela a été fait pendant l'épidémie de Covid. De plus l'implication de personnels retraités rend le fonctionnement de ces centres peu dispendieux mais malgré cela, le déficit chronique des hôpitaux les rend frileux pour les ouvrir. Pourtant l'avantage médico-économique de cette politique devrait l'imposer de facto. L'erreur consiste à se concentrer seulement sur les finances des hôpitaux , sans mettre en balance l'amélioration des comptes de la CPAM par l'efficacité de la vaccination chez les seniors, qui ait la conséquence d'une plus faible consommation de moyens de santé (hospitalisations, soins, pharmacie, etc…). On attend et on espère que les ARS mettront en oeuvre cette politique…
 
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