Cancers ORL à haut risque de rechute : l’immunothérapie change le standard thérapeutique en première ligne
L’immunothérapie démontre son intérêt dans un nouveau domaine, celui des cancers ORL, et plus particulièrement le carcinome épidermoïde à haut risque de récidive.
L’immunothérapie démontre son intérêt dans un nouveau domaine, celui des cancers ORL, et plus particulièrement le carcinome épidermoïde à haut risque de récidive. Cela constitue un espoir important car, dans ce type de cancers, le traitement n’avait pas évolué depuis 20 ans, et le pronostic restait peu favorable. Mais les résultats de l’étude Nivopostop, présentés en session plénière au Congrès annuel de l’American society of clinical oncology (Asco), qui s’est déroulé à Chicago du 30 mai au 3 juin, pourraient bien changer la donne.
Les carcinomes épidermoïdes ORL sont, de loin, les plus fréquents, représentant 90% des cancers de la tête et du cou. Ils sont liés au tabac, à l’alcool ou au papillomavirus humain. Après la chirurgie - lorsque cela est possible - le traitement reposait jusqu’à présent sur une chimiothérapie par cisplatine ajoutée à la radiothérapie. Mais le taux de récidive chez les patients à haut risque restait élevé, concernant la moitié des patients. Et les options thérapeutiques dans ce cas restaient limitées. D’où cette nouvelle étude, Nivopostop, qui visait à évaluer l’ajout de l’immunothérapie au traitement standard.
Il s’agit d’une étude de phase 3, européenne (6 pays), promue par le groupe coopérateur de recherche français dans les cancers ORL (Gortec), et coordonnée par le Dr Yungan Tao, onco-radiothérapeute à Gustave Roussy.
Au total, 680 patients âgés de moins de 75 ans, et opérés d’un carcinome épidermoïde localement avancé de la bouche, de l’oropharynx, de l’hypopharynx ou du larynx, ont été inclus. Ils présentaient au moins un facteur de haut risque de rechute (propagation locale, ablation partielle, …).
Les patients ont été répartis pour recevoir, soit le traitement standard (radiothérapie et cisplatine), soit ce même traitement auquel était ajouté une immunothérapie, le nivolumab (10 cures réparties sur huit mois).
Les analyses ont alors mis en évidence que le nivolumab améliorait significativement la survie sans rechute avec une diminution de 24% du risque de rechute et/ou de décès. Ainsi, à 3 ans, le taux de survie sans récidive était de 63,1% avec le nivolumab, contre 52,5% avec le traitement standard seul. En outre, les bénéfices étaient présents indépendamment de l’expression de la protéine PD-L1, un marqueur souvent utilisé pour prédire la réponse à l’immunothérapie.
"Même si les données sur la survie globale de la maladie ne sont pas encore disponibles, l’ajout de l’immunothérapie à la prise en charge de référence actuelle est amené à devenir le standard thérapeutique pour ces patients", conclut le Dr Tao.
Références :
D’après le Congrès annuel de l’American society of clinical oncology (Asco), Chicago, 30 mai -3 juin, Abstract n°LBA2; et un communiqué de Gustave Roussy (1er juin)
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