Transplantation d’organe : le fond génétique du donneur et celui du receveur influencent le risque de diabète sucré post-transplantation

14/06/2022 Par Pr Philippe Chanson
Diabétologie
Le diabète sucré est une complication fréquente survenant après transplantation d’organe (16 à 44 % des receveurs de transplantation de rein ou de foie). Le diagnostic est fait sur une intolérance au glucose démarrant 2 mois après la transplantation lorsque le patient est stabilisé en termes de dose d’immunosuppresseurs et de fonction de l’allogreffe.

Ce diabète a des caractéristiques de syndrome métabolique communes avec le diabète de type 2 (insulinorésistance, trouble de l’insulinosécrétion, hypertriglycéridémie, obésité, hypertension et inflammation de bas grade). Ce diabète post-transplantation est bien sûr associé à une augmentation du risque cardiovasculaire, ces complications cardiovasculaires étant maintenant la cause principale de décès du receveur après transplantation.   Le début du diabète après transplantation peut être lié à une exposition aiguë à un traitement immunosuppresseur diabétogène (corticoïdes, inhibiteurs de calcineurine ou inhibiteur de mTOR). Cependant le fond génétique semble important dans le développement de ce diabète post-transplantation comme il est important dans le diabète de type 2. Ceci a amené une équipe américaine à analyser les scores de risque polygénique aussi bien des donneurs que des receveurs dans une large population de transplantés : 1581 receveurs de greffe hépatique et leurs donneurs et 2062 receveurs de greffe rénale et leurs donneurs. Le score polygénique de risque de diabète de type 2 était associé au diabète de type 2 survenant avant la transplantation mais également au développement du diabète post transplantation. Le score polygénique de risque de diabète de type 2 chez les donneurs hépatiques (mais non chez les donneurs rénaux) était un facteur de risque indépendant de développement d’un diabète sucré post transplantation. L’inclusion d’un score de risque polygénique combiné du donneur de foie et du receveur de foie augmentait significativement la prédiction d’un diabète sucré post transplantation en comparaison avec un modèle qui n’incluait que les caractéristiques cliniques. L’aire sous la courbe était de 67.6 % (IC 95 % 64.1 – 71.1 %) pour un score polygénique de risque combiné en comparaison d’une aire sous la courbe de 62.3 % (58.8 – 65.8 %) pour un modèle n’utilisant que les caractéristiques cliniques (p = 0.0001). Les receveurs de foie dans le quintile le plus élevé du score polygénique de risque combiné donneurs/receveurs avaient le risque le plus élevé de diabète post transplantation avec un odds ratio de 3.22 (2.07 – 5 ; p = 1.92 X 10-7) en comparaison de ceux du quintile inférieur. En conclusion, l’utilisation de scores de risque polygénique de diabète de type 2 permet d’identifier les candidats à la transplantation qui ont un risque élevé de survenue d’un diabète post transplantation chez lesquels la prise en charge préventive du diabète et la sélection des donneurs pourrait être utile.

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