Traitements anti-Covid : Ronapreve et Evusheld moins efficaces contre Omicron
Alors que le sous-lignage BA.2 est en train de supplanter le BA.1 du variant Omicron du Sars-CoV-2 dans de nombreux pays, une équipe de chercheurs français a analysé la sensibilité des 2 principaux anticorps monoclonaux de synthèse actuellement utilisés. Pour cela, ils ont mesuré l'activité neutralisante des anticorps dans des sérums de 29 individus ayant reçu Ronapreve (association de deux anticorps développés par Roche/Regeneron) et/ou Evusheld (association de deux anticorps développés par AstraZeneca). Ils ont alors mis en évidence que l’activité neutralisante des anticorps est diminuée par rapport à Delta, et plus encore contre le BA.1. Les anticorps apparaissent « peu ou pas actifs contre BA.1, mais sont plus actifs contre BA.2 » explique Timothée Bruel (CNRS/Institut Pasteur), premier auteur de l’étude; « il faut 344 fois plus d’anticorps pour neutraliser BA.1, et 9 fois plus pour neutraliser BA.2 ». En outre, d’un point de vue clinique, sur les 29 sujets traités par anticorps, 4 infections à Omicron ont été décrites (dont un cas sévère). « Cela indique que, dans ce cas, le traitement ne protège pas complètement ni contre l’infection, ni contre les formes sévères » explique Thierry Prazuck (CHR d'Orléans), co-auteur principal de l’étude. « BA.1, et dans une moindre mesure BA.2, est moins sensible à Evusheld et Ronapreve que Delta. L’efficacité clinique de ces traitements contre l’infection Omicron est donc probablement moins bonne que contre Delta », confirme Olivier Schwartz, auteur principal de l’étude et responsable de l’unité Virus et immunité à l’Institut Pasteur (unité mixte de recherche CNRS).
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