Sécurité à long terme de l’hormone de croissance : des résultats plutôt rassurants

17/05/2018 Par Pr Philippe Chanson
Endocrinologie-Métabolisme
L’utilisation de l’hormone de croissance chez les enfants et chez les adultes est maintenant bien établie et les essais cliniques ont montré l’efficacité et la sécurité du traitement par hormone de croissance.

La sécurité à court terme est considérée comme bonne. L’incidence d’événements secondaires est inférieure à celle attendue chez les patients ayant une acromégalie. La sécurité à long terme de l’hormone de croissance a bien été documentée par des registres de surveillance après mise sur le marché. Cependant, en 2007, les données préliminaires de la cohorte française SAGhe (Safety and Appropriateness of Growth Hormone Treatments in Europe) ont jeté un pavé dans la mare en suggérant un lien entre le traitement par hormone de croissance au cours de l’enfance et les décès prématurés ou la survenue d’accidents vasculaires cérébraux. Toutefois, les données préliminaires d’autres pays (Belgique, Pays-Bas et Suède) n’ont pas confirmé ces premiers résultats. Quoi qu’il en soit, il est important de s’interroger sur les données de sécurité à long terme et c’est ce qui a poussé une équipe danoise à analyser les données de sécurité publiées se focalisant sur la mortalité, les cancers, les événements cardiovasculaires et la survenue d’un diabète, et cela grâce aux bases de données fournies par les registres provenant de l’industrie pharmaceutique et portant sur le suivi du traitement par GH. Selon cette analyse globale, les données publiées ne montrent pas d’augmentation du risque de mortalité chez les enfants ou les adultes traités par GH. Il n’y a pas d’argument pour une augmentation du risque d’accidents vasculaires cérébraux, pour le risque d’un nouveau cancer, d’une leucémie, de tumeurs extracrâniennes non leucémiques ou de récidive des tumeurs intracrâniennes chez les patients n’ayant pas de facteur de risque. Seul le risque d’un second cancer est augmenté, en particulier si les patients ont reçu un traitement par radiothérapie pour une tumeur du système nerveux central. Il pourrait y avoir une augmentation du risque de diabète de type 2 chez les patients traités par GH mais cela semble surtout confiné à ceux qui ont des facteurs de risque préexistants. En conclusion, selon cette étude, les patients ayant des facteurs de risque de cancer ou de diabète de type 2, s’ils doivent être traités, doivent être suivis de manière rigoureuse. Sinon, les données publiées sont plutôt rassurantes sur le profil de sécurité à long terme du traitement par GH chez les patients nécessitant un traitement par GH.

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Claire FAUCHERY

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