Patients traités par hormone de croissance pour craniopharyngiome vs patients présentant un adénome hypophysaire non fonctionnel : quelle différence de risque cardiovasculaire ?

16/12/2021 Par Pr Philippe Chanson
Endocrinologie-Métabolisme
Le panhypopituitarisme est associé à une augmentation du risque cardiovasculaire. La responsabilité du déficit en hormone de croissance a été suspectée et donc le traitement par hormone de croissance est en partie donné pour prévenir les complications liées à cet excès de risque de complications cardiovasculaires.

Cela dit, on ne sait pas si le profil de risque cardiovasculaire diffère selon l’étiologie du panhypopituitarisme, en particulier on suspecte que les patients ayant un craniopharyngiome sont plus à risque que ceux qui ont un adénome hypophysaire non fonctionnel, probablement parce que les patients ayant un craniopharyngiome ont plus fréquemment une atteinte métabolique hypothalamique. Dans le cadre d’une étude du registre national néerlandais du traitement par hormone de croissance chez l’adulte, une équipe néerlandaise a donc analysé le profil de risque cardiovasculaire chez des adultes ayant un craniopharyngiome en comparaison de patients ayant un adénome non fonctionnel, avant et après traitement par hormone de croissance dans l’indication d’un déficit en hormone de croissance sévère. 291 patients ayant un craniopharyngiome ont été comparés à 778 patients ayant un adénome non fonctionnel. Les profils de risque cardiovasculaire et la morbidité ont été évalué avant puis au cours du traitement et entre les groupes. Initialement, les patients ayant un craniopharyngiome avaient un IMC supérieur en comparaison des patients ayant un adénome hypophysaire non fonctionnel et les hommes ayant un craniopharyngiome avaient un tour de taille supérieur et un HDL inférieur en comparaison des hommes ayant un adénome hypophysaire non fonctionnel. Au cours du suivi, l’IMC de même que la pression artérielle diastolique, chez les patients ayant des antihypertenseurs, se sont détériorés dans le groupe des patients ayant un craniopharyngiome en comparaison du groupe ayant un adénome non fonctionnel. Le profil lipidique s’est amélioré de manière similaire dans les deux groupes au cours du temps. Aucune différence n’a été observée entre les groupes en termes de survenue d’un diabète sucré, d’accidents vasculaires cérébraux ou d’accidents cardiovasculaires ou de mortalité globale. En conclusion cette étude suggère que si le profil de risque cardiovasculaire global est moins bon chez les patients ayant un craniopharyngiome et un déficit en hormone de croissance en comparaison des patients ayant un adénome hypophysaire non fonctionnel, au cours du traitement de substitution par l’hormone de croissance, les patients ayant un craniopharyngiome ont une augmentation de l’IMC au cours du temps alors que l’IMC reste stable chez les patients ayant un adénome hypophysaire non fonctionnel. De même leur pression diastolique ne s’améliore pas sous antihypertenseur chez les patients ayant un craniopharyngiome comme cela est observé chez les patients ayant un adénome non fonctionnel. Cependant la morbidité ne semble pas différente entre les deux groupes.

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