Pathologies cardiovasculaires et infections expliquent l’augmentation de la mortalité en cas d’insuffisance surrénale, primaire ou secondaire

28/06/2021 Par Pr Philippe Chanson
Endocrinologie-Métabolisme

Les données épidémiologiques de mortalité des patients ayant une insuffisance surrénale sont variables, probablement du fait de différences temporelles et géographiques entre les patients et leurs populations de référence. Afin de comparer le risque de mortalité et les causes de décès d’insuffisance surrénale avec une population de référence appariée de manière individuelle, une étude de cohorte rétrospective a été réalisée à partir de la base de données de la pratique générale au Royaume-Uni (UK General Practioner Database ; CPRD). Un total de 6 821 patients ayant une insuffisance surrénale (insuffisance surrénale primitive : 2 052 ; insuffisance corticotrope : 3 948) ont été comparés à 67 564 témoins appariés de manière individuelle. Au cours d’un suivi de 40 799 personnes/année pour les patients et de 406 899 personnes/année pour les témoins, le hazard ratio pour la mortalité globale était de 1.68 (IC 95 % = 1.58 – 1.77). Les hazards ratios étaient supérieurs au cours de l’insuffisance surrénale primitive (1.83 ; 1.66 – 2.02) en comparaison à l’insuffisance corticotrope (1.52 ; 1.40 – 1.64), avec un rapport de risque de 1.16 (1.03 – 1.30). La cause principale de décès étaient les pathologies cardiovasculaires (hazard ratio = 1.54 ; 1.32 – 1.80) ainsi que les cancers et les pathologies respiratoires. Les décès d’origine infectieuse étaient aussi relativement élevés (HR = 4 ; 2.15 – 7.46). Les insuffisances surrénales aiguës ont contribué à 10 % des décès. Dans les 2 premières années après le diagnostic, le taux de mortalité et d’hospitalisation des patients en insuffisance surrénale aiguë était supérieur par rapport aux années ultérieures. En conclusion, la mortalité est augmentée dans l’insuffisance surrénale, particulièrement dans l’insuffisance surrénale primitive, même après appariement individuel et est observée tôt dans l’évolution de la maladie. Les pathologies cardiovasculaires sont les causes majeures de mortalité mais l’infection est également élevée. Les insuffisances surrénales contribuent également de manière fréquente. Une éducation précoce pour un traitement rapide des infections et la prévention des insuffisances surrénales permettraient certainement de réduire cette mortalité.

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Claire FAUCHERY

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