Depuis 3 ans, le ministre de la Santé s’exprime lors du congrès de l’encéphale. Cette année, Olivier Véran n’a pas dérogé à la règle et a rappelé le 21 janvier que la santé mentale des Français, dégradée du fait de la pandémie Covid-19, est un enjeu prioritaire pour le Gouvernement. La dimension psychologique de la crise sanitaire est tout aussi importante que sa dimension somatique et appelle à une dimension collective de plus grande ampleur, que les mesures déjà prises dans le cadre du Ségur de la santé, a indiqué le ministre. Des "Assises en psychiatrie et santé mentale", seront organisées avant l’été. Un plan d’accompagnement de la santé psychique est aussi prévu pour l’ensemble des Français, de façon à changer leur regard sur la santé mentale, à développer une culture commune de la prévention. Les actions de sensibilisation à la promotion de la santé mentale, initiées en 2020 en partenariat avec l’Association des maires de France, seront poursuivies ; les outils de repérage des premiers signes de souffrance psychique développés, grâce à la structuration d’ici l’été 2021 d’une stratégie interministérielle, mobilisant l’ensemble des acteurs : PMI, établissements scolaires et universitaires, caisses d’allocation familiale, conseils départementaux. Olivier Véran a signalé que le programme des premiers secours en santé mentale, qui est déployé dans 20 pays, devrait concerner 16 établissements d’enseignement supérieur fin 2021 contre 6 aujourd’hui.
Prévenir l’impact de la crise chez les plus jeunes "Pour les enfants, même si les données manquent, plusieurs pédopsychiatres ont alerté sur les effets de la crise sanitaire, phénomènes d’anxiété, de dépression, troubles des conduites alimentaires." Chez les plus jeunes et leurs parents, le programme des 1000 premiers jours de l’enfant, supervisé par Alain Taquet, secrétaire d’Etat à la protection de l’enfance, devrait fournir des moyens de prévention. Pour les autres, l’offre de soins pourrait être renforcée, comme le prévoit la feuille de route en santé mentale et psychiatrie, créée en 2019 et le récent Ségur de la santé. Le ministre a ainsi annoncé qu’il est programmé dans le cadre du Ségur de la santé de mettre en place un financement de 12 millions d’euros par an durant 3 ans pour financer des postes de psychologues au sein des maisons et centres de santé. "Forts de ce que nous proposons déjà pour les enfants souffrant de trouble de l’autisme ou du neurodéveloppement, la prise en charge des consultations de psychologues pour les enfants pourrait être rendue accessible dès 2022, dans des conditions à définir d’ici l’été", a ajouté Olivier Véran. L’appel à projets pour...
la psychiatrie de l’enfant et de l’adolescent sera, par ailleurs, reconduit en 2021 à hauteur de 20 millions d’euros. Le ministre a aussi signalé qu’il lancerait d’ici la fin du premier trimestre 2021 une feuille de route sur la prévention des usages excessifs des écrans pour les enfants, "écrans qui ont certes été utiles pour poursuivre la scolarité ou maintenir le lien social" mais entraînent des effets délétères en cas de trop forte consommation. Renforcer les aides pour les professionnels de santé "Soumis à un stress éprouvant, affectés psychologiquement par la Covid", les professionnels de santé et du secteur médico-social, ne sont pas oubliés, grâce à la création et au renforcement de plate-formes d’écoute dédiées, de cellules d’urgence, a complété le ministre. Dressant le bilan de la feuille de route "Santé mentale et psychiatrie", Olivier Véran a admis que la pandémie Covid-19 avait retardé certains chantiers, mais indiqué qu’elle en avait accéléré d’autres. Le dispositif de prévention du suicide Vigilans est ainsi déployé aujourd’hui dans 12 régions métropolitaines sur 13 et dans 2 régions d’outre-mer, et a permis en 2020 de suivre près de 15.000 personnes ayant fait une tentative de suicide. Un numéro national de prévention du suicide devrait être mis en place. L’offre de soins en psychiatrie s’est aussi étoffée, s’est félicité le ministre, "avec en 2020, 60 millions d’euros supplémentaires alloués pour soutenir plus de 100 projets ciblés sur une meilleure articulation entre ville et secteur médico-social ainsi que sur la psychiatrie de l’enfant et de l’adolescent". Le financement prévu par le Ségur de la santé d’un poste de coordonnateur pour les 104 projets territoriaux de santé mentale, devrait en faciliter la concrétisation. Les autres axes sur lesquels travaille le ministère sont la réforme du financement de la psychiatrie, qui est prévue pour le 1er janvier 2022, le soutien de la recherche en santé mentale, qui devrait bénéficier d’un nouvel outil au printemps 2021 pour inciter les établissements universitaires et non universitaires à coopérer. Autres chantiers prioritaires : la promotion de la psychiatrie auprès des étudiants en médecine "pour faire face à une démographie que l’on sait critique", l’insertion des personnes avec un handicap psychique, le respect de leurs droits. Les pratiques d’isolement et de contention sont désormais mieux contrôlées. "Un plan d’accompagnement avec 15 millions d’euros est prévu pour permettre aux établissements psychiatriques de se conformer à la nouvelle réglementation", a mentionné Olivier Véran. Le ministre a aussi annoncé qu’un sommet international rassemblera à Paris les ministres de la santé, les 5 et 6 octobre 2021, sur le thème du droit en santé mentale.
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