Obésité : les formules de remplacement hypocalorique ont un réel intérêt

18/10/2018 Par Pr Philippe Chanson
Nutrition
Une revue systématique des essais qui proposent des régimes très hypocaloriques (≤ 800 calories par jour) a montré que la perte de poids à 1 an était d’environ 10 kg supplémentaires par rapport à des programmes de soutien comportemental. Cependant, toutes ces études ont été conduites dans des centres spécialisés d’obésité ou dans des centres de recherche et aucune n’a été conduite en soins primaires.

Ceci a conduit une équipe britannique à mettre en place un programme de substitution des repas par une formule hypocalorique. Il s’agissait d’une étude pragmatique en deux bras et groupes parallèles, ouverte, randomisée de manière individuelle et contrôlée. Dix cabinets de médecine générale dans la région d’Oxford ont inclus 278 adultes obèses qui cherchaient à perdre du poids. 138 ont été assignés à ce programme de remplacement des repas par des formules de régime et 140 ont eu une prise en charge habituelle. Le programme de remplacement des repas comprenait un soutien comportemental chaque semaine pendant 12 semaines, puis chaque mois pendant 3 mois et des formules alimentaires (soupes, purées, compotes…) apportant 810 calories par jour comme seules sources d’alimentation au cours des 8 premières semaines, suivies ensuite par la réintroduction progressive de l’alimentation. La prise en charge habituelle comprenait le soutien comportemental pour la perte de poids par une infirmière et un programme de régime avec restriction énergétique modeste. Les participants du groupe dont les repas étaient remplacés par des formules hypocaloriques ont perdu plus de poids (-10.7 kg) que ceux du groupe prise en charge habituelle (-3.1 kg), donnant une différence moyenne ajustée de -7.2 kg (IC 95 % = -9.4 à -4.9 kg). 45 % des participants du groupe de substitution des repas et 15 % du groupe de prise en charge habituelle ont eu une perte de poids ≥ 10 %. Le groupe avec substitution alimentaire complète par les formules hypocaloriques a eu une amélioration supérieure des biomarqueurs cardiovasculaires et métaboliques en comparaison du « groupe habituel ». Les effets secondaires ont été observés chez 11 % de participants du groupe « restriction alimentaire par formules » et 12 % du groupe « prise en charge habituelle ». En conclusion, en comparaison d’un soutien habituel pour perdre du poids par une infirmière, un programme associant un soutien comportemental hebdomadaire et le remplacement complet de l’alimentation par des formules apportant 810 calories par jour semble bien toléré et permet une perte de poids nettement supérieure avec une amélioration supérieure du niveau de risque de pathologie cardio-métabolique.

Faut-il octroyer plus d'autonomie aux infirmières ?

Angélique  Zecchi-Cabanes

Angélique Zecchi-Cabanes

Oui

Pourquoi pas? À partir du moment où elles ont la responsabilité totale de ce qu’elles font et que les médecins généralistes n’ont ... Lire plus

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