Malformations congénitales après utilisation des antithyroïdiens de synthèse en début de grossesse : une étude nationale suédoise plutôt rassurante

18/10/2017 Par Pr Philippe Chanson
Endocrinologie-Métabolisme

Les antithyroïdiens de synthèse pourraient avoir des effets tératogènes mais les données sur la question sont discutées, en particulier le risque et les types de malformations congénitales après utilisation de méthimazole ou de propyl-thio-uracile. Les données d’une étude de cohorte basée sur les registres nationaux suédois sont rapportés dans l’European Journal of Endocrinology.

L’étude a inclus 684 340 enfants nés vivants en Suède entre 2006 et 2012. Les groupes d’exposition étaient définis par l’utilisation maternelle d’antithyroïdiens de synthèse en début de grossesse, qu’il s’agisse de méthimazole (n = 162) ou de propyl-thio-uracile (n = 218), ou de méthimazole et de propyl-thio-uracile (n = 66). Les groupes témoins étaient constitués par le groupe des patientes ayant reçu des antithyroïdiens de synthèse avant ou après la grossesse mais pas pendant la grossesse (n = 1 551) et le groupe de patientes n’ayant jamais été exposées (n = 682 343). L’incidence cumulée de malformations congénitales n’était pas significativement différente chez les enfants exposés au méthimazole (6.8 %, p = 0.6) ou au PTU (6.4 %, p = 0.4) en comparaison des femmes non exposées (8 %). Pour ce qui concernait les sous-types de malformations congénitales, le méthimazole était associé à une augmentation de l’incidence de malformations septales cardiaques (p = 0.02) ; le PTU était associé à des malformations de l’oreille interne (p = 0.005) ou des malformations du système urinaire (p = 0.006). Un cas d’atrésie des choanes a été observé après exposition à la fois au méthimazole et au PTU. L’incidence des malformations congénitales chez les enfants nés de mères qui avaient reçu des antithyroïdiens de synthèse avant ou après, mais pas pendant la grossesse, était de 8.8 % et n’était pas significativement différente de celle des femmes non exposées (p = 0.3), des femmes exposées au méthimazole (p = 0.4) ou des femmes exposées au PTU (p = 0.2). En conclusion, les femmes exposées en début de grossesse au méthimazole ou au PTU ont un faible risque de développement de certains sous-types de malformations congénitales déjà rapportés et les malformations sévères décrites au cours de l’embryopathie au méthimazole ont été très rarement observées. 

Etes-vous prêt à stocker des vaccins au cabinet?

Fabien BRAY

Fabien BRAY

Non

Je tiens à rappeler aux collègues que logiquement tout produit de santé destiné au public stocké dans un frigo, implique une traça... Lire plus

1 débatteur en ligne1 en ligne
 
Vignette
Vignette

La sélection de la rédaction

Déserts médicaux
"J'ai à peu près la même aisance financière mais je travaille moins" : avec ses centres de santé, l'Occitanie...
17/12/2025
20
Podcast Médecine légale
Un homme meurt en sortant les poubelles : le légiste Philippe Boxho revient sur cette histoire "complètement...
23/09/2025
0
Histoire
"Mort sur table" : retour sur l'affaire des "médecins de Poitiers", qui a divisé le monde hospitalier
15/12/2025
3
Pédiatrie
Moins de médecins, moins de moyens, mais toujours plus de besoins : le cri d'alerte des professionnels de la...
06/11/2025
14
Infectiologie
Ces maladies insoupçonnées qui ont contribué à causer la perte de la Grande armée de Napoléon
21/11/2025
0
La Revue du Praticien
Diabétologie
HbA1c : attention aux pièges !
06/12/2024
2