L’intérêt des inhibiteurs de SGLT2 sur les résultats rénaux dépasse la population des seuls diabétiques

06/12/2022 Par Pr Philippe Chanson
Diabétologie Endocrinologie-Métabolisme
Des grands essais ont montré que les inhibiteurs du co-transporteur sodium-glucose de type 2 (iSGLT2) réduisaient le risque de complications rénales et cardiovasculaires chez les patients souffrant d'insuffisance cardiaque, ou d’insuffisance rénale chronique, ou de diabète de type 2 à risque élevé de maladie cardiovasculaire athéroscléreuse. Aucun des essais recrutant des patients avec et sans diabète n'a été conçu pour évaluer spécifiquement les résultats chez les patients non diabétiques.

  Une revue systématique avec méta-analyse des grands essais (≥ 500 participants par groupe) sur les iSGLT2 en double aveugle, contrôlés versus placebo, réalisés chez des adultes (âge ≥ 18 ans) et d'une durée d'au moins 6 mois, a été menée. Les principaux résultats d'efficacité étaient la progression de la néphropathie (diminution prolongée ≥ 50 % du débit de filtration glomérulaire estimé [DFGe], la persistance d’un faible DFGe, l’évolution vers une insuffisance rénale terminale ou le décès par insuffisance rénale), la survenue d’une insuffisance rénale aigüe (IRA) et un critère composite de décès cardiovasculaire ou d'hospitalisation pour insuffisance cardiaque. Les autres critères de jugement étaient les décès dus à des maladies cardiovasculaires et non cardiovasculaires considérés séparément, et les principaux critères de jugement en matière de sécurité étaient l'acidocétose et l'amputation des membres inférieurs. Treize essais portant sur 90 413 participants ont été identifiés dont 82.7 % avaient un diabète et 17.3 % n’avaient pas de diabète. Par rapport au placebo, l'iSGLT2 a réduit de 37 % le risque de progression de la néphropathie (risque relatif [RR] = 0,63, IC 95 % : 0,58–0,69) avec des RR similaires chez les patients diabétiques et non diabétiques. Dans les quatre essais réalisés chez des patients avec insuffisance rénale chronique (IRC), les RR étaient similaires, quel que soit le diagnostic rénal initial. Les iSGLT2 ont réduit de 23 % le risque d'IRA (RR= 0,77, 0,70–0,84) et le risque de décès cardiovasculaire ou d'hospitalisation pour insuffisance cardiaque de 23 % (RR= 0,77, 0,74–0,81), là encore avec des effets similaires chez les diabétiques et les non diabétiques. Les iSGLT2 ont également réduit le risque de décès cardiovasculaire (RR= 0,86, 0·81–0·92) mais n'ont pas significativement réduit le risque de décès non cardiovasculaire (RR= 0,94, 0,88–1,02). En termes de mortalité, les RR étaient similaires chez les patients avec et sans diabète. Pour tous les critères de jugement, les résultats étaient globalement similaires, quel que soit le DFGe initial. Sur la base des estimations des effets absolus, les avantages absolus de l'inhibition du SGLT2 l'emportaient sur tout risque grave d'acidocétose ou d'amputation. En plus des avantages bien établis des iSGLT2 sur les paramètres cardiovasculaires, ces données soutiennent leur utilisation dans l’objectif de modifier le risque de progression de la néphropathie et d'insuffisance rénale aiguë, non seulement chez les patients atteints de diabète de type 2 à haut risque cardiovasculaire, mais également chez les patients porteurs d'insuffisance rénale chronique ou insuffisance cardiaque, quel que soit le statut diabétique, la maladie rénale primaire ou la fonction rénale.

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