L'indice de masse corporelle avant la grossesse est prédictif de la morbidité maternelle sévère

23/11/2017 Par Pr Philippe Chanson
Endocrinologie-Métabolisme

Bien qu’un indice de masse corporelle (IMC) élevé soit associé à des issues de grossesse défavorables, on ne sait pas réellement si l’IMC détermine un risque supérieur de morbidité sévère ou même de mortalité maternelle.

Pour répondre à cette question, une équipe américaine a analysé de manière rétrospective les données concernant les affections potentiellement mortelles et conduisant à des séquelles graves (ex. embolie amniotique, hystérectomie), ou les complications nécessitant une admission en unité de soins intensifs ou  encore le décès chez la mère dans le cadre d’une étude de population, incluant toutes les naissances à l'hôpital dans l'État de Washington entre 2004 et 2013. L'étude a porté sur 743630 femmes d’âge moyen 28,1± 6,0 ans, dont 41,4% étaient nullipares. L'IMC avant la grossesse était réparti comme suit : maigreur (<18.5 kg/m2) dans 3,2% des cas; IMC normal (18.5-24.9 kg/m2) dans 47,5% des cas, surpoids (25.0-29.9 kg/m2) dans 25,8%, obésité de stade 1 (30.0-34.9 kg/m2), dans 13,1% des cas, obésité de stade 2 (35.0-39.9 kg/m2) dans 6,2% des cas et obésité de stade 3 (> 40 kg/m2) dans 4,2% des cas. Les taux de morbidité ou de mortalité maternelle sévère étaient de 171,5 (maigreur), 143,2 (poids normal), 160,4 (surpoids), 167,9 (obésité stade 1), 178,3 (obésité stade 2) et 202,9 (obésité stade 3) pour 10 000 femmes. Les odds ratio ajustés étaient de 1,2 (IC à 95%, 1,0 à 1,3) pour les femmes présentant une maigreur, de 1,1 (1,1 à 1,2) pour les femmes en surpoids, de 1,1 (1,1 à 1,2) chez les femmes avec une obésité de stade 1, de 1,2 (1,1 à 1,3) chez les femmes avec obésité de stade 2 et de 1,4 (1,3 à 1,5) chez les femmes avec obésité de stade 3 comparativement aux femmes ayant un IMC normal. L’augmentation du risque absolu (différences de taux ajustés pour 10 000 femmes, comparé aux femmes de poids normal) étaient de 28,8 (12,2 à 47,2) chez les femmes maigres, de 17,6 (10,5 à 25,1) chez les femmes en surpoids, de 24,9 (15,7à 34,6) chez les femmes avec obésité stade 1, de 35,8 (23,1à 49,5) chez les femmes avec obésité de stade 2 et de 61,1 (44,8 à 78,9) chez les femmes avec obésité de stade 3. En conclusion, aussi bien un IMC faible qu’un IMC élevé avant la grossesse, en comparaison d’un IMC normal, sont associés à une augmentation statistiquement significative, mais faible, de la morbidité sévère ou de la mortalité maternelle.

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Claire FAUCHERY

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