Linagliptine versus glimépiride : quelle sécurité cardiovasculaire en vie réelle ?

19/12/2019 Par Pr Philippe Chanson
Diabétologie Endocrinologie-Métabolisme
Les recommandations actuelles concernant le diabète mettent la metformine en première intention. En seconde intention, la discussion reste ouverte, en particulier entre les sulfamides hypoglycémiants et les inhibiteurs de DPP4. En effet, les sulfamides hypoglycémiants ont acquis la réputation d’augmenter le risque d’événements cardiovasculaires et d’augmenter le risque d’hypoglycémie. Toutefois, ils ont l’avantage d’être beaucoup moins chers. Qu’en est-il en réalité ?

Une grande étude prospective, l’étude CAROLINA, tout récemment publiée, a montré que la linagliptine, un inhibiteur de DPP4, est non inférieure au glimépiride, une sulfonylurée, en termes d’événements cardiovasculaires chez l’adulte diabétique de type 2 à risque cardiovasculaire (1). Une équipe de pharmacologues américains s’est demandé si l’on pouvait reproduire les résultats de cette étude en analysant des données en vie réelle provenant de 3 bases de données américaines de santé (MEDICARE et 2 bases de données d’assurances privées) (2). Ils ont utilisé les critères d’éligibilité de l’étude CAROLINA et ont identifié 24 131 paires de diabétiques de type 2, âgés de 40 à 85 ans, qui avaient initié soit le glimépiride, soit la linagliptine. Les données de laboratoire étaient comparables entre les 2 groupes, la survenue d’hypoglycémies était, comme attendu, plus fréquente chez les patients traités par glimépiride que chez ceux traités par linagliptine (hazard ratio = 2.38 ; IC 95 % 1.79 – 3.13), de même que l’était l’association entre linagliptine et insuffisance rénale terminale (hazard ratio = 1.08 ; 0.66 – 1.79). La linagliptine était associée à une diminution de 9 % du risque d’événement cardiovasculaire composite avec un intervalle de confiance englobant le 1 (HR = 0.91 ; 0.79 -1.05) permettant, dans cette analyse pharmaco-épidémiologque en données de vie réelle, de conclure à la non-infériorité de la linagliptine en comparaison du glimépiride, confirmant ainsi, en vie réelle, les données de l’étude CAROLINA publiée en septembre 2019, dans le JAMA.   Dans un éditorial associé (3), M.C. Riddle fait un point sur la controverse concernant le risque cardiovasculaire des sulfamides hypoglycémiants et conclut de ces deux études que le glimépiride est d’une part efficace et, d’autre part, ne peut pas être considéré comme coupable d’être à l’origine d’événements cardiovasculaires.

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Claire FAUCHERY

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