L’hypophysite secondaire au traitement par nivolumab et penbrolizumab est une entité clinique différente de l’hypophysite liée au traitement par ipilimumab

20/09/2019 Par Pr Philippe Chanson
Cancérologie Endocrinologie-Métabolisme
Plusieurs inhibiteurs des points de contrôle immunologiques sont actuellement utilisés dans le traitement des cancers (ipilimumab, nivolumab, penbrolizumab, cemiplimab). L’hypophysite associée à l’ipilimumab est un effet secondaire bien connu de l’immunothérapie. En revanche, il semble que l’hypophysite soit beaucoup plus rare après traitement anti-PD1.

Ceci a conduit l’équipe du Massachussetts General Hospital (Etats-Unis) à évaluer le risque d’hypophysite après traitement par nivolumab ou penbrolizumab, à caractériser la présentation clinique et l’évolution de ces patients et à comparer ces patients après traitement par ipilimumab, ipilimumab ou nivolumab. Il s’agissait d’une étude de revue rétrospective multicentrique à partir des données du registre de la base de données des patients afin d’évaluer les sujets ayant un diagnostic d’hypophysite après traitement par nivolumab/penbrolizumab (n = 22), après traitement par ipilimumab (n = 64) et après traitement par ipilimumab + nivolumab (n = 20). L’hypophysite est rare après traitement par nivolumab/penbrolizumab (0.5 %, soit 17 des 3 522 sujets) en comparaison à l’ipilimumab (13.6 %, soit 34 des 250, p < 0.0001). L’hypophysite est diagnostiquée plus tard chez les patients traités par nivolumab/penbrolizumab (médiane 25.8 semaines vs 9.3 semaines sous ipilimumab et 12.5 semaines sous nivolumab + ipilimumab ; p < 0.0001). Les céphalées et l’augmentation de la taille de l’hypophyse à l’IRM surviennent moins fréquemment chez les patients traités par nivolumab ou penbrolizumab (23 % et 5/18 respectivement) en comparaison de l’ipilimumab (75 %, 60/61) et le traitement combiné nivolumab + ipilimumab (75 %, 16/17 ; p < 0.001). En conclusion, cette étude représente la première analyse de cohorte complète des patients traités par nivolumab ou penbrolizumab et ayant développé une hypophysite. L’hypophysite survient rarement sous ces traitements et ces patients ont un phénotype différent en comparaison de l’hypophysite après traitement par ipilimumab seule ou combinée au nivolumab avec en particulier moins de céphalées, moins d’augmentation de taille de l’hypophyse à l’IRM.

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Claire FAUCHERY

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