Les survivants d’un cancer traité dans l’enfance développent des pathologies chroniques précoces et sévères. La cohorte de l’hôpital St Jude, à Memphis (Etats-Unis), est une cohorte de suivi de ces enfants traités pour un cancer et qui sont devenus adultes.
Les données sur toutes les pathologies chroniques sont collectées chez tous les patients et, en parallèle, chez des témoins sains appariés pour l’âge et le sexe qui sont utilisés pour les comparaisons avec la population générale Si l’on connaît assez bien l’incidence de chacune des pathologies chroniques survenant chez ces patients au fur et à mesure qu’ils vieillissent, on connaît moins bien le poids ou la lourdeur cumulés de toutes ces pathologies chroniques. C’est ce qu’a essayé d’approcher cet article paru dans le Lancet. Sur 5 522 patients traités pour cancer dans l’enfance à l’hôpital pour enfants St Jude, 3 010 (54.5 %) patients vivants ont été enrôlés dans l’étude et ont eu une évaluation clinique prospective. Les autres, soit 2 512 patients (45.5 %) n’avaient pas eu d’évaluation clinique. Les pathologies chroniques ont été gradées de 1 à 5 (grade 1 : faible, grade 2 : modérée, grade 3 : sévère ou handicapante ; grade 4 : mettant la vie en jeu et grade 5 : décès). L’incidence cumulée des pathologies chroniques (quelle que soit leur grade) à l’âge de 50 ans était de 99.9 %. Mais même si l’on ne considérait que les pathologies chroniques sévères, c’est-à-dire de grade 3 à 5, à l’âge de 50 ans, 96 % des patients en avait présenté au moins une à l’âge de 50 ans. A l’âge de 50 ans, les survivants de cancers traités dans l’enfance avaient fait l’expérience, en moyenne, de 17.1 (IC 95 % 16.2-18.1) pathologies chroniques d’un grade quelconque, dont 4.7 (4.6-4.9) étaient des pathologies chroniques de grade 3 à 5. En comparaison, les témoins appariés avaient fait l’expérience de 9.2 pathologies chroniques de grade 1 à 5 (IC 95 % 7.9-10.6 ; p < 0.0001) et de 2.3 pathologies chroniques de grade 3 à 5 (1.9-2.7, p < 0.0001). Les incidences cumulées et les poids cumulés à l’âge de 50 ans les plus élevés dans la population totale étaient ceux des pathologies chroniques cardiovasculaires (incidence 93.2 % à l’âge de 50 ans), les patients ayant fait 4 pathologies cardiovasculaires chroniques et, en seconde position, ceux des pathologies endocriniennes (incidence 91.6 % à l’âge de 50 ans avec un poids de 2.6 pathologies chroniques endocriniennes). Une hétérogénéité notable dans la distribution du poids de ces maladies chroniques chez les survivants, en fonction du type de cancer initial, était observée. Le nombre de pathologies chroniques de grade 1 à 5, à l’âge de 50 ans, était plus élevé chez les survivants de tumeurs malignes du système nerveux central (24.2 ; IC 95 % 20.9-27.5) et il était le plus bas chez les survivants de tumeurs germinales (14 ; 11.5-16.6). Les analyses multivariées montrent qu’un âge plus élevé au moment du diagnostic, le type de traitement et des doses supérieures d’irradiation au niveau du cerveau et du thorax étaient associées de manière significative avec un nombre de pathologies chroniques cumulées et la sévérité de ces maladies chroniques. En conclusion, le poids cumulé des pathologies chroniques chez les survivants de cancers de l’enfance est important et très variable. Cette évaluation donne une meilleure idée des conséquences à long terme du traitement du cancer dans l’enfance, ce qui devrait mieux documenter les futures recommandations cliniques, les investigations en termes de recherche et la planification des services de santé pour patients vulnérables et médicalement complexes.
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