Les inhibiteurs de SGLT2 augmentent-ils plus le risque d’acidocétose diabétique que les inhibiteurs de DPP-4 ou les sulfamides ?

09/05/2022 Par Pr Philippe Chanson
Diabétologie
L’utilisation des antidiabétiques chez les patients diabétiques de type 2 peut prévenir ou retarder le développement des complications micro et macrovasculaires. Les données provenant d’essais randomisés ont montré que les inhibiteurs de SGLT2 avaient un effet cardio-protecteur et des bénéfices métaboliques mais qu’ils seraient susceptibles d’augmenter le risque d’acidocétose diabétique. Qu’en est-il en comparaison des autres médicaments antidiabétiques ?

Afin de l’évaluer, une équipe américaine a comparé l’utilisation des inhibiteurs de SGLT2 à celle des inhibiteurs de DPP-4 et celle des sulfamides hypoglycémiants chez des diabétiques de type 2 pour connaître l’association avec l’acidocétose diabétique. Cette étude était une étude de cohorte comparant les nouveaux utilisateurs, soit des inhibiteurs de SGLT2 en comparaison d’inhibiteurs de DPP-4, soit des inhibiteurs de SGLT2 en comparaison des sulfamides hypoglycémiants. Le critère d’évaluation principal était la survenue d’une acidocétose diabétique à l’admission à l’hôpital. Dans la cohorte comparant inhibiteurs de SGLT2 et inhibiteurs de DPP-4, sur 85 125 utilisateurs dans chaque groupe, le taux d’incidence de l’acidocétose diabétique pour 1000 personnes/année était de 6 pour les inhibiteurs de SGLT2 et de 4.3 pour les inhibiteurs de DPP-4. Dans la cohorte comparant les inhibiteurs de SGLT2 et les sulfamides hypoglycémiants portant sur 72 436 sujets dans chaque groupe, les taux d’incidence de l’acidocétose diabétique pour 1000 personnes/année étaient de 6.3 pour les inhibiteurs de SGLT2 et de 4.5 pour les utilisateurs de sulfamides hypoglycémiants. En modèle de régression de Cox, l’utilisation des inhibiteurs de SGLT2 était associée à une incidence supérieure d’acidocétose diabétique en comparaison des inhibiteurs de DPP-4 (hazard ratio ajusté = 1.63 ; 1.36 – 1.96) et en comparaison des sulfamides hypoglycémiants (hazard ratio ajusté = 1.56 ; 1.30 – 1.87). En conclusion, dans cette étude de sécurité comparative utilisant des données en vie réelle, les patients diabétiques de type 2 qui reçoivent pour la première fois des inhibiteurs de SGLT2 ont un taux supérieur d’acidocétose diabétique en comparaison de ceux qui reçoivent initialement des inhibiteurs de DPP-4 ou des sulfamides hypoglycémiants en primo-traitement. Il faut donc être conscient de ce risque potentiel même si celui-ci est très faible.

Etes-vous prêt à stocker des vaccins au cabinet?

Fabien BRAY

Fabien BRAY

Non

Je tiens à rappeler aux collègues que logiquement tout produit de santé destiné au public stocké dans un frigo, implique une traça... Lire plus

3 débatteurs en ligne3 en ligne
 
Vignette
Vignette

La sélection de la rédaction

Déserts médicaux
"J'ai à peu près la même aisance financière mais je travaille moins" : avec ses centres de santé, l'Occitanie...
17/12/2025
20
Podcast Médecine légale
Un homme meurt en sortant les poubelles : le légiste Philippe Boxho revient sur cette histoire "complètement...
23/09/2025
0
Histoire
"Mort sur table" : retour sur l'affaire des "médecins de Poitiers", qui a divisé le monde hospitalier
15/12/2025
3
Pédiatrie
Moins de médecins, moins de moyens, mais toujours plus de besoins : le cri d'alerte des professionnels de la...
06/11/2025
14
Infectiologie
Ces maladies insoupçonnées qui ont contribué à causer la perte de la Grande armée de Napoléon
21/11/2025
0
La Revue du Praticien
Diabétologie
HbA1c : attention aux pièges !
06/12/2024
2