Les femmes ont plus de risque de mourir après avoir été opérées par un chirurgien de sexe masculin, selon une étude

05/01/2022 Par Louise Claereboudt
Chirurgie
Une étude canadienne publiée le 8 décembre 2021 dans la revue médicale Jama Surgery montre que les femmes sont 32% plus susceptibles de décéder à l’issue d’une intervention chirurgicale si elles ont été opérées par un homme. Elles ont également un risque accru de complications postopératoires.

  Selon une étude canadienne menée en Ontario auprès de 1.3 million de patients ayant subi l’une des 21 interventions chirurgicales courantes (arthroplastie de la hanche, pontage cardiaque, chirurgie cérébrale…) entre 2007 et 2009 par près de 3.000 chirurgiens, les femmes sont 16% plus susceptibles de souffrir de complications postopératoires si elles ont été opérées par un homme plutôt que par une chirurgienne. Dans cette même configuration, le risque de réadmission est 11% plus élevé pour les femmes opérées par un chirurgien comparé à celles opérées par une chirurgienne. Ces patientes sont également 20% plus susceptibles de devoir rester à l'hôpital plus longtemps, rapporte le quotidien anglais Le Guardian d’après l’étude publiée le 8 décembre dans la revue médicale Jama Surgery L’issue peut être fatale puisque les femmes ont un risque de décès 32​​% plus élevé si l’opération a été menée par un homme plutôt que par une femme, alertent les chercheurs. Par exemple, alors que 1,4% des patientes ayant subi une opération cardiothoracique avec un chirurgien de sexe masculin sont décédées, 1% sont décédées après avoir été opérées par une chirurgienne. D’après l’étude, les hommes opérés avaient des résultats postopératoires relativement similaires selon que l’intervention avait été effectuée par un chirurgien ou une chirurgienne.

"Lorsqu'une chirurgienne opère, les résultats pour les patients sont généralement meilleurs, en particulier pour les femmes, même après ajustement pour tenir compte des différences d'état de santé chronique, d'âge et d'autres facteurs", indique la Pr Angela Jerath, co-auteure de l’étude, au Guardian. Pourtant, ajoute-t-elle, "les deux sexes suivent la même formation médicale technique". Selon la Pr Jerath, plusieurs biais pourraient expliquer ces différences, comme les stéréotypes et les préjugés sexistes, mais aussi les communications différentes entre les médecins et les patientes, etc. Il s’agit-là de la première étude du genre à examiner l'association entre le sexe du patient, le sexe de leur chirurgien et les résultats de l’intervention, selon les chercheurs.

Faut-il prévoir deux stages en libéral pour tous les internes de spécialité ?

Claire Fauchery

Claire Fauchery

Oui

Comme d'habitude oui mais, il faudrait aussi ouvrir davantage de terrains de stage et parvenir à nous dégager du temps pour nous o... Lire plus

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