Le zinc intervient au niveau intestinal dans la régulation de la prise alimentaire

23/04/2020 Par Pr Philippe Chanson
Endocrinologie-Métabolisme Nutrition
Dans les cellules, les organes ou les organismes entiers, la perception des nutriments est indispensable au maintien de l’homéostasie énergétique et à son adaptation aux fluctuations de l’environnement.

Chez de nombreux animaux, les senseurs des nutriments sont présents au niveau des cellules entéro-endocrines du système digestif. Toutefois, on connaît moins les capacités de perception des nutriments au niveau des autres cellules du tube digestif, en l’occurrence les cellules absorptives que sont les entérocytes.  Une équipe britannique et américaine a donc utilisé un screening génétique chez la drosophile en sélectionnant 111 senseurs de nutriments putatifs sur la base de leur expression intestinale et de la structure ou de la fonction prédite. Grâce à l’utilisation de 2 lignées cellulaires d’entérocytes, ils ont diminué l’expression dans les entérocytes de l’intestin moyen tout au long du développement dans deux conditions nutritionnelles différentes : une nutrition riche ou une nutrition pauvre. Le raisonnement était que la dysrégulation des mécanismes de perception des nutriments pourrait augmenter ou réduire la croissance de la drosophile et pourrait le faire d’une manière dépendante de l’alimentation.  Ils ont identifié Hodor, un récepteur ionotropique au niveau des entérocytes qui maintient le développement de la drosophile, particulièrement dans des conditions de carence nutritionnelle. Des expériences faites dans des ovocytes de Xénope et chez les mouches montrent que ce récepteur Hodor est en fait un récepteur sensible au pH qui est un canal chlore dont l’entrée est régulée par le zinc et qui médie une préférence diététique pour le zinc, jusque-là inconnue. Hodor contrôle la croissance systémique à partir d’une catégorie d’entérocyte, les cellules interstitielles, en favorisant la prise alimentaire et la signalisation insuline/IGF. Alors que Hodor maintient l’acidité de la lumière intestinale et restreint les charges microbiennes, son effet sur la croissance systémique se fait via la modulation de la signalisation Tor et de l’homéostasie lysosomale à l’intérieur des cellules interstitielles. Les gènes du type Hodor sont spécifiques des insectes mais pourraient représenter des cibles pour le contrôle de vecteurs de maladies. En effet, l’édition du génome CRISPR-Cas9 révèle que l’orthologue de Hodor chez le moustique anophèle est un gène indispensable.  Ces données soulignent qu’il est maintenant temps de considérer la contribution probablement importante des métaux et plus généralement des micronutriments dans l’homéostasie énergétique. 

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Claire FAUCHERY

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