Une équipe internationale, sous la direction de George Khahaly, a évalué, dans une analyse poolée, la réponse globale à ce médicament, à court terme et à long terme à partir des données de ces deux essais randomisés. Il s’agissait de deux essais randomisés en double insu versus placebo, multicentriques, qui avaient été menés dans 28 centres spécialisés de référence qui proposaient des consultations conjointes d’orbitopathie basedowienne aussi bien en Europe qu’aux Etats-Unis. Les participants étaient des adultes ayant une maladie de Basedow et une ophtalmopathie active, modérée à sévère, avec un score d’activité clinique ≥ 4. Les patients ont reçu 8 perfusions intraveineuses soit de téprotumumab à la dose de 10 mg/kg de poids pour la 1ère perfusion, puis 20 mg/kg pour les perfusions ultérieures, soit 8 perfusions de placebo, et cela toutes les 3 semaines. La visite d’évaluation finale avait lieu au 6ème mois, trois semaines après la dernière perfusion. Dans cette analyse, le critère d’évaluation principal pré-spécifié était la différence entre les groupes placebo et téprotumumab entre la valeur basale et la 24ème semaine chez les patients qui avaient une réponse de l’exophtalmie (réduction ≥ 2 mm sans détérioration de l’autre œil). La population poolée en intention de traiter comportait 84 patients qui avaient reçu le téprotumumab et 87 le placebo. Un nombre plus important de patients recevant le téprotumumab a obtenu une réduction d’au moins 2 mm de l’exophtalmie au 6ème mois en comparaison du placebo (65, soit 77 %, vs 13, soit 15 %, donnant une différence stratifiée en fonction du traitement de 63 % ; IC 95 % = 51 – 75 % ; p < 0.0001). Le nombre de patients nécessaires à traiter était de 1.6 pour la réponse en termes d’exophtalmie, de 2.5 pour la réponse en termes de diplopie (différence de traitement = 39 % ; 23 – 55), de 1.7 pour la réponse globale (différence de traitement = 60 % ; 48 – 72) et de 2.5 pour l’inactivation de la maladie (différence de traitement = 40 % ; 27 -53 ; tous p < 0.0001). L’évaluation post-hoc de la sévérité de la maladie avec un critère ophtalmologique composite montre qu’il était obtenu chez 81 % des patients dans le groupe téprotumumab versus 44 % dans le groupe placebo. Il y avait significativement plus de répondeurs en termes d’exophtalmie dans le groupe téprotumumab et cela dans les tous les sous-groupes au 6ème mois. Le nombre de répondeurs en termes de diplopie était aussi significativement supérieur sous téprotumumab dans tous les sous-groupes, à l’exception des patients ayant une consommation de tabac et des patients ayant des anticorps anti-récepteurs de la TSH < 10 U. Les effets secondaires observés au cours de la période de traitement étaient faibles à modérés chez 94 % des patients sous téprotumumab et 98 % des patients sous placebo. Il y a eu 3 effets secondaires graves en relation probablement ou certainement avec le téprotumumab à type de diarrhée ou de réaction à la perfusion ou d’encéphalopathie de type Hashimoto conduisant à un arrêt du traitement. Les effets secondaires rapportés sous téprotumumab les plus fréquents étaient les spasmes musculaires (18 %), la perte de l’audition (10 %) et l’hyperglycémie (8 %). En conclusion, le téprotumumab améliore nettement l’évolution clinique de l’ophtalmopathie chez les patients ayant une maladie de Basedow et cela dans tous les sous-groupes de patients examinés dans les deux essais cliniques, la plupart des patients gardant une réponse à long terme. L’analyse des effets d’une reprise du téprotumumab chez ces non-répondeurs et chez ceux qui ont échappé après avoir répondu initialement de même que de nouvelles études sont en cours.
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