Le poids hospitalier de l’insuffisance surrénale

08/01/2020 Par Pr Philippe Chanson
Endocrinologie-Métabolisme
L’insuffisance surrénale chez les patients en ambulatoire est associée à une augmentation du risque de morbidité et de mortalité ainsi qu’à une altération de la qualité de vie.

En revanche, on dispose de peu d’arguments sur le poids en termes de santé et de soins que représentent les patients hospitalisés. Une étude suisse, récemment publiée dans l’European Journal of Endocrinology, a évalué le poids que représente l’insuffisance surrénale primaire ou secondaire chez les patients hospitalisés. Il s’agissait d’une étude de cohorte nationale portant sur des sujets adultes ayant une insuffisance surrénale primitive ou une insuffisance surrénale secondaire, hospitalisés entre 2011 et 2015, qui ont été comparés à des témoins sans insuffisance surrénale, hospitalisés eux aussi. Au total, 584 patients hospitalisés ayant une insuffisance surrénale primitive et 4 880 patients ayant une insuffisance surrénale secondaire, corticotrope, ont été inclus. En comparaison des témoins appariés, la mortalité hospitalière n’est pas augmentée chez les patients ayant une insuffisance surrénale, qu’elle soit primaire ou secondaire. Les patients ayant une insuffisance surrénale sont en revanche plus souvent admis en unité de soins intensifs (odds ratio – OR -  = 1.9 ; IC95 % = 1.27 à 2.72 pour l’insuffisance surrénale primitive et OR = 1.5 ; 1.35 à 1.75 pour l’insuffisance corticotrope). En comparaison des témoins appariés, la durée de l’hospitalisation est prolongée d’un jour chez les patients ayant une insuffisance surrénale primitive (8.9 vs 7.9 jours) et de 3.3 jours chez les patients ayant une insuffisance corticotrope (12.1 vs 8.8 jours). Les patients ayant une insuffisance corticotrope ont un taux de réadmission supérieur à 1 mois (14.1 vs 12.1 %) et à 1 an (50 vs 40.7 %, p < 0.001), en comparaison des témoins appariés. En conclusion, alors qu’il n’y a pas de différences en termes de mortalité hospitalière, l’insuffisance surrénale est associée à une durée d’hospitalisation supérieure et à des taux d’admission en soins intensifs et de réhospitalisation supérieurs.

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Claire FAUCHERY

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