pile de médicaments

Le Leem s’engage dans la "sobriété médicamenteuse"

Les industriels du médicament (Leem) viennent d’annoncer le lancement d’un ambitieux programme triennal d’actions ayant pour objectif - conformément à son engagement auprès du Gouvernement - de contribuer à la baisse des volumes de médicaments remboursés et de faire rimer bon usage du médicament avec sobriété médicamenteuse dans l’intérêt du patient.

12/06/2024 Par Didier Rodde
Thérapeutique Médicaments
pile de médicaments

Ainsi selon Thierry Hulot, président du Leem, "le bon usage du médicament, c’est à la fois éviter les prescriptions inappropriées, encourager une consommation correspondant strictement aux besoins et favoriser l’observance". Il s’agit de réduire les mésusages médicamenteux, qui conduiraient chaque année en France à environ 200 000 passages à l’hôpital et à de nombreux décès, mais aussi de faire réaliser des économies pour le système de santé et de participer à l’effort environnemental.

Ce programme est entièrement mis en œuvre et financé par le Leem. Il "s’inscrit dans le projet de loi de financement de la Sécurité sociale pour 2024 et vise à générer 300 millions d’euros d’économies", précise Eric Baseilhac, conseiller de la directrice générale du Leem. Ce dernier souligne à ce sujet que le Leem "n’intervient pas dans le contenu des programmes et que les contenus scientifiques ont été élaborés par les éditeurs en totale indépendance".

En pratique, le thème de l’année 2024 concerne la polymédication des personnes âgées de 65 ans et plus*. En effet, 50% des assurés sociaux de 65 ans et plus, prennent plus de 5 médicaments différents, et 14% plus de 10 (chiffres Cnam, données 2020 – 2021). L’antibiorésistance et le gaspillage seront les thèmes de 2025 et 2026. 

Parmi les quatre actions qui vont être déployées cette année à partir de juin, trois concernent les médecins. Elles comprennent une campagne de sensibilisation et d’information aux enjeux de la polymédication des sujets âgés (six vagues d’envois de VidalNews renfermant des articles scientifiques, mobilisation de la visite médicale de certains laboratoires*), un soutien en ligne à la formation des généralistes (modules digitaux de formation à la demande : webcasts, podcasts, supports gamifiés…), et un dispositif d’accompagnement de la prescription des personnes âgées à chaque fois qu’il s’agira d’un patient de plus de 65 ans prenant plus de 5 médicaments (notification invitant à la révision de l’ordonnance introduite dans les logiciels d’aide à la prescription).

Enfin, il y une campagne de sensibilisation du grand public, indique Clarisse Lhoste, présidente de la commission communication du Leem. Avec l’accroche "Réduisons le volume" et sous-titrée "- de médicaments c’est médicamieux".

*Biogen, Eisai, Ipsen, Lilly, Mayoli, Norgine, Sanofi, Takeda.

Références :

D’après une conférence de presse du Leem (4 juin)

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Claire FAUCHERY

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Incontournable
Infirmiers
il y a 1 an
Tout petit exemple, celui des boîtes de paracetamol qui s'accumulent chez les particuliers "parce que c'est sur l'ordonnance " même s'ils ne sont pas pris. Quand on les prend en charge pour "la préparation et la surveillance d'une thérapeutique par voie orale ", on découvre plein de boîtes diversement entamées, périmées ou non, de traitements en cours ou arrêtés, ça prend du temps pour tout mettre en ordre. Le docteur R faisait ses visites à domicile et inspectait systématiquement les placards pour ne prescrire que les quantités nécessaires. Maintenant, c'est impossible de trouver le temps de faire cela. Et dans les maisons de retraite, certaines personnes âgées ont 6 gélules de 500 mg de paracetamol, tous les jours depuis des années, parce que les ordonnances sont renouvelées et que personne ne pose la question de l'utilité. C'est dur de faire "bouger le mammouth". Infirmiers et médecins doivent penser à tout, le nez dans le guidon sans avoir le temps de se poser donc les sujets non urgents passent à la trappe.
 
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