Les signataires insistent en particulier sur la nécessité de mettre en place une « vaccination universelle gratuite ou remboursée, sans distinction de sexe ou de risque, pour protéger filles et garçons ». Les experts rappellent que la couverture vaccinale contre le HPV, réalisée actuellement uniquement chez les jeunes femmes (ainsi que les jeunes hommes ayant des rapports sexuels avec les hommes), est très insuffisante : inférieure à 20 % alors que l’objectif du plan cancer était de 60 %. « Les jeunes filles insuffisamment vaccinées, et les jeunes garçons, qui ne bénéficient ni de la vaccination, ni d’une protection indirecte via une couverture vaccinale élevée chez les filles (immunité de groupe), ni d’un dépistage sont particulièrement exposés au risque d’infection par les papillomavirus : un tiers des cancers liés aux HPV1 et la moitié des verrues génitales touchent les hommes », détaillent les auteurs du texte. Cette vaccination des garçons aurait un bénéfice en prévention directe, mais renforcerait aussi le phénomène d’immunité de groupe, et la protection indirecte des filles, qui « est particulièrement importante dans un pays comme la France où la couverture vaccinale demeure faible ».
C’est pourquoi « les 50 », auxquels s’ajoutent des personnalités et des associations de patients, soutiennent la décision de la ministre des Solidarités et de la santé de saisir la commission technique des vaccinations (CTV) de la Haute autorité de santé afin d’évaluer la pertinence d’une recommandation dite de vaccination universelle. Ils insistent pour que cette mesure ne soit pas retardée, estimant qu'« un décalage dans le temps placerait une nouvelle fois la France comme un pays à contre-courant sur cette vaccination HPV ». En effet, plus de 20 pays développés ont déjà adopté une stratégie de vaccination universelle et plusieurs pays européens... malgré des couvertures vaccinales élevées chez les filles, ont récemment accéléré la mise en œuvre de cette politique (Allemagne, Royaume-Uni, Danemark, Irlande). Aux États-Unis aussi, on vaccine les garçons et les filles, avec une couverture vaccinale au moins deux fois plus élevée que celle de la France. Les auteurs du texte se prononcent aussi pour une organisation efficace du dépistage (accès et utilisation des tests HPV), et pour un rétablissement actif de la vérité et de la confiance vis-à-vis de ces vaccins qualifiés « de très bien tolérés ». « A chacun aujourd’hui de prendre ses responsabilités pour que nous puissions offrir une chance égale à tous et remporter collectivement une formidable et historique victoire contre le cancer », concluent-ils. « La France ne doit pas rester attentiste à prévenir ces cancers évitables et le dernier pays du monde à laisser s’installer une perte de chance inégalitaire entre garçons et filles. »
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