Quelques études épidémiologiques commencent à s’intéresser aux caractéristiques du régime alimentaire quotidien plutôt qu’aux aliments eux-mêmes pour évaluer l’association entre le régime alimentaire et ses conséquences en termes de santé publique. Il y a maintenant de plus en plus d’arguments pour penser que des caractéristiques diététiques du régime alimentaire quotidien, considérées comme "saines" (par exemple le régime méditerranéen), sont associées à une diminution du risque de mortalité en comparaison d’autres régimes (par exemple le régime "occidental" typique). Mais changer de régime et de type d’alimentation et passer à un régime alimentaire plus "sain" a-t-il un effet sur la mortalité ?
Des études récentes semblent le suggérer si l’on évalue ces changements en fonction de scores de qualité de l’alimentation, qu’il s’agisse d’un index de bonne santé alimentaire ou d’un score de régime méditerranéen ou d’un score DASH (Dietary Approaches to Stop Hypertension) : l’adoption de régimes de meilleure qualité est en effet associée à une réduction du risque de décès. Dans le cadre de l’étude de la Nurses’ Health Study et de la Health Professionnals Follow-up Study, les épidémiologistes de Boston ont analysé les liens entre les modifications de la qualité du régime au cours du temps et le risque de décès ultérieur. Les hazards ratios poolés pour la mortalité globale chez les participants qui avaient la plus grande amélioration dans la qualité du régime (évaluée par l’index Alternate Healthy Eating Index 2010 ou l’Alternate Mediterranean Diet Score ou le score de régime DASH) dans les 12 années précédentes (amélioration des scores de 13 à 33 %) en comparaison de ceux qui avaient une qualité alimentaire relativement stable (absence d’amélioration ou modification des scores < 3 %) étaient les suivants : 0.91 (IC 95 % = 0.85 à 0.97) en fonction du score Alternate Healthy Eating Index score, de 0.84 (0.78-0.91) selon les variations observées dans le score Alternate Mediterranean Diet Score et de 0.89 (0.84-0.95) en fonction des changements dans le score DASH. Une augmentation de 20 percentiles des scores dans les régimes, ce qui indiquait une amélioration de la qualité du régime, était associée de manière significative à une réduction de la mortalité totale de 8 à 17 % avec l’utilisation d’un des trois index de régimes et une réduction de 7 à 15 % du risque de décès de cause cardiovasculaire avec l’utilisation de l’index Alternate Healthy Eating Index ou de l’index Alternate Mediterranean Diet Score. Chez les participants qui maintenaient une qualité élevée de régime sur les 12 années, le risque de décès global était significativement inférieur de 14 % (8-19) lorsqu’il était évalué par le score Alternate Healthy Eating Index, de 11 % (5-18) lorsqu’il était évalué par le score Alternate Mediterranean Diet Score et de 9 % (2-15) lorsqu’il était évalué par le score DASH, en comparaison du risque des participants dont les scores restaient bas au cours du temps. En conclusion, l’amélioration de la qualité du régime alimentaire sur 12 ans est associée de manière constante avec une diminution du risque de décès.
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