La mesure de l’hormone anti-mullérienne aide au diagnostic de syndrome des ovaires polykystiques

10/07/2023 Par Pr Philippe Chanson
Endocrinologie-Métabolisme
Des études préalables ont montré une bonne corrélation entre la morphologie des ovaires polykystiques et les concentrations d’hormone anti-mullérienne (AMH). Actuellement, les critères du diagnostic de syndrome des ovaires polykystiques (SOPK), la pathologie endocrinienne la plus fréquente chez les femmes, restent discutés.

Dans les études épidémiologiques, pourtant nécessaires afin de mieux comprendre les effets à long terme du SOPK, on ne dispose pas toujours d’échographie trans-vaginale permettant d’évaluer la taille des ovaires, ce qui limite l’utilisation des critères habituels, en particulier des critères de Rotterdam. La mesure de l’AMH pourrait-elle être utile dans ce contexte ? Une équipe internationale a donc utilisé les données d’une étude de cohorte de naissance dans la population générale où les concentrations d’AMH ont été mesurées à partir d’échantillons prélevés à l’âge de 31 ans. Les données concernant l’AMH ont été combinées aux données concernant l’oligoaménorrhée et l’hyperandrogénie afin d’identifier les femmes ayant un SOPK. L’addition de l’AMH comme un marqueur de morphologie d’ovaires polykystiques augmente le nombre de femmes remplissant au moins 2 des caractéristiques du SOPK, en accord avec les critères de Rotterdam. La prévalence du SOPK était de 5.9 % lorsqu’on utilisait un seuil d’AMH basé sur le 97.5ème quartile (10.35 ng/ml) et de 13.6 % lorsqu’on utilisait le seuil proposé récemment de 3.2 ng/ml. En utilisant ce dernier seuil, la distribution des phénotypes de SOPK, A, B, C et D était de 23.9, 4.7, 36.6 et 34.6 %. En comparaison avec les témoins, tous les groupes de SOPK avec des seuils différents d’AMH, avaient des concentrations élevées de testostérone, des concentrations élevées de l’index libre des androgènes, de LH, de FSH et du rapport LH/FSH, d’IMC, de tour de taille et d’HOMA-R, de même qu’ils avaient une baisse significative de la SHBG. En conclusion, l’AMH pourrait être un moyen utile d’apprécier la morphologie polykystique ovarienne, en particulier lorsque l’échographie trans-vaginale n’est pas faisable, afin d’aider à remettre dans cette catégorie des SOPK de femmes qui n’ont pas eu d’échographie trans-vaginale. Il pourrait aussi être utile, en mesurant sa concentration dans des échantillons congelés, pour établir un diagnostic rétrospectif de SOPK lorsqu’il est combiné à l’oligoaménorrhée et à l’hyperandrogénie, lorsque l’échographie trans-vaginale n’est pas possible.  

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Claire FAUCHERY

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