Cependant, la sécurité et l’efficacité cardiovasculaire de la lorcaserin ne sont pas clairement établies, ce qui a conduit à mettre en place une étude randomisée, l’étude CAMELLIA-TIMI 61, dans laquelle 12 000 patients en surpoids ou obèses ayant une pathologie cardiovasculaire ou plusieurs facteurs de risque cardiovasculaire ont été assignés à recevoir soit 10 mg 2 fois par jour de lorcaserin, soit du placebo. Le premier critère de tolérance d’événement cardiovasculaire majeur (score composite de décès cardiovasculaire, d’infarctus du myocarde ou d’accident vasculaire cérébral) était évalué lors d’une analyse intérimaire afin d’exclure une limite de non infériorité de 1.4. Si la limite de non infériorité était atteinte, le critère d’évaluation cardiovasculaire principal (un score composite d’événement cardiovasculaire majeur constitué par l’insuffisance cardiaque, l’hospitalisation pour angor instable ou une procédure de revascularisation coronaire) était évalué à la recherche d’une supériorité à la fin de l’étude. A 1 an, une perte de poids d’au moins 5 % a été observée chez 1 986 des 5 135 patients (38.7 %) dans le groupe lorcaserin et chez 883 des 5 083 patients (17.4 %) du groupe placebo, donnant un odds ratio de 3.01 (IC 95 % = 2.74 à 3.3, p < 0.001). Les patients du groupe lorcaserin avaient des valeurs des facteurs de risque cardiaque un peu meilleures (pression artérielle, fréquence cardiaque, contrôle glycémique et lipides) que ceux du groupe placebo. Au cours d’un suivi médian de 3.3 années, le taux de survenue du critère principal de tolérance était de 2 % par an dans le groupe lorcaserin et de 2.1 % par an dans le groupe placebo (hazard ratio = 0.99 ; 0.85-1.14, p < 0.001 pour la non infériorité), le taux d’événement cardiovasculaire majeur (critère principal d’efficacité) était de 4.1 % par an dans le groupe lorcaserin et de 4.2 % par an dans le groupe placebo (hazard ratio = 0.97 ; 0.87 à 1.07, p = 0.55). Les événements secondaires d’intérêt étaient peu fréquents et les taux étaient généralement similaires dans les 2 groupes à l’exception d’un nombre supérieur de patients ayant des hypoglycémies sévères dans le groupe lorcaserin (13 vs 4, p = 0.04). En conclusion, dans une population à haut risque de sujets obèses ou en surpoids, la lorcaserin facilite une perte de poids soutenue sans augmentation des événements cardiovasculaires majeurs en comparaison du placebo.
La sélection de la rédaction
Faut-il octroyer plus d'autonomie aux infirmières ?
Angélique Zecchi-Cabanes
Oui
Pourquoi pas? À partir du moment où elles ont la responsabilité totale de ce qu’elles font et que les médecins généralistes n’ont ... Lire plus