La HAS a, en effet, procédé à une réévaluation des 2 vaccins contre le rotavirus actuellement disponibles en France : Rotarix (GSK) et RotaTeq (MSD), administrés par voie orale. Cette vaccination, - bien que recommandée par l’Organisation mondiale de la santé (OMS), l’Académie européenne de pédiatrie et la Société européenne des maladies infectieuses pédiatriques, et pratiquée dans 127 pays dans le monde- , avait, en effet, été suspendue en 2015 en France après la survenue d’effets indésirables graves à type d’invagination intestinale aigüe (IIA). Or la nouvelle analyse de la HAS rapporte une « très bonne efficacité » de ces deux vaccins, avec l’attribution d’un service médical rendu (SMR) important, et surtout l’absence de tout nouveau signal de sécurité depuis 2014 au niveau mondial. Le surrisque d’IIA est estimé jusqu’à 6 cas pour 100 000 enfants dans les 7 jours suivant la vaccination. Si elle survient, elle est en général facilement diagnostiquée ; et, lorsqu’elle est prise en charge à temps, elle « se traite facilement et sans gravité ».
Coté efficacité, les vaccins permettent de prévenir les infections mais aussi les formes graves de gastro-entérite. « Ainsi, dans les pays ayant atteint une couverture vaccinale supérieure à 80% chez les nourrissons, la réduction des hospitalisations dues aux gastro-entérites aiguës dues au rotavirus est importante et varie de 65 à 84%. On observe également une baisse des infections nosocomiales à rotavirus » précise la HAS. L’agence sanitaire recommande donc la vaccination contre les rotavirus de tous les nourrissons âgés de 6 semaines à 6 mois, avec deux doses à 2 et 3 mois de vie pour Rotarix, et trois doses à 2, 3 et 4 mois de vie avec RotaTeq. Pas obligatoire La HAS souligne, par ailleurs, la nécessité d’une bonne information des parents concernant de façon à les sensibiliser aux signes cliniques d’IIA durant les 7 jours suivant la vaccination : pleurs inhabituels, refus de s’alimenter ou de boire, vomissements, pâleur, hypotonie, présence de sang dans les selles. Enfin, elle ajoute « qu’il est prématuré d’envisager de rendre obligatoire cette vaccination. Afin d’obtenir rapidement des taux de couverture vaccinale satisfaisants et d’optimiser ainsi l’efficacité de la vaccination, la HAS recommande la mise en place d’actions spécifiques de sensibilisation auprès des médecins généralistes ». En France, la gastro-entérite aiguë due au rotavirus est responsable chaque hiver d’environ 57 000 consultations en médecine générale. Si elles sont en grande majorité bénignes, elles peuvent être responsables de complications, au premier rang desquelles la déshydratation, qui peut être grave chez certains enfants, ceux de moins de 3 ans étant les plus touchés. Ainsi, on comptabilise, chaque année, 28 000 passages aux urgences et 20 000 hospitalisations.
La sélection de la rédaction
Faut-il octroyer plus d'autonomie aux infirmières ?
Angélique Zecchi-Cabanes
Oui
Pourquoi pas? À partir du moment où elles ont la responsabilité totale de ce qu’elles font et que les médecins généralistes n’ont ... Lire plus