Insuffisance surrénale : l’éducation thérapeutique du patient permet d’améliorer la qualité de vie

15/07/2020 Par Pr Philippe Chanson
Endocrinologie-Métabolisme
Les patients qui ont une insuffisance surrénale ont une altération de la qualité de vie et sont à risque de faire une insuffisance surrénale aiguë alors même qu’ils ont un traitement substitutif correct.

L’éducation du patient est considérée comme une mesure importante pour prévenir l’insuffisance surrénale aiguë et améliorer la prise en charge de l’insuffisance surrénale. Un programme d’éducation standardisé a été élaboré en Allemagne chez les patients ayant une insuffisance surrénale chronique. Une étude de l’European Journal of Endocrinology donne les résultats d’une évaluation multicentrique, longitudinale, prospective de ce programme d’éducation, basée sur un questionnaire. Au cours de sessions de 2 heures, les patients (526) avaient reçu, durant le programme d’éducation, un enseignement sur l’insuffisance surrénale, ils étaient équipés de cartes d’insuffisant surrénalien et de sets de prévention/traitement de l’insuffisance surrénale aiguë avec un entrainement à l’autoinjection d’hydrocortisone. Pour évaluer les programmes d’éducation, les patients de 8 centres ont complété des questionnaires avant, immédiatement après et 6 à 9 mois après les séances d’éducation. 399 questionnaires portant sur les 3 périodes étaient disponibles pour l’analyse. Les réponses aux questions étaient significativement supérieures après l’éducation des patients, indiquant un bon transfert des connaissances : sur un score total de 29, les patients passaient du score de 17 ± 7.1 avant éducation à 23 ± 4.2 après éducation, (p < 0.001) et ce score restait stable à 6-9 mois. Le sexe féminin, un âge plus jeune et une insuffisance surrénale primaire étaient associés à des scores de base supérieurs. Après éducation, l’âge, la cause de l’insuffisance surrénale et le fait d’avoir fait une insuffisance surrénale aiguë auparavant avaient un effet significatif sur les scores. 91 % des patients oseraient réaliser eux-mêmes l’injection d’hydrocortisone après éducation en comparaison de 68 % avant la séance d’éducation. Une amélioration du bien-être subjectif grâce à la participation au programme d’éducation était signalée par 95 % des patients 6 à 9 mois après la participation. En conclusion, les séances d’éducation de groupe des patients ayant une insuffisance surrénale chronique constituent clairement un outil utile pour guider les patients, pour les rassurer et pour parfaire leurs connaissances sur la prévention des insuffisances surrénales aiguës. Des séances répétées avec une adaptation des besoins spécifiques chez les patients plus âgés semblent néanmoins nécessaires.

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Claire FAUCHERY

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