Hystérectomie pour pathologie bénigne : faut-il conserver les ovaires ?

05/06/2023 Par Pr Philippe Chanson
Endocrinologie-Métabolisme Gynécologie-Obstétrique
En cas d’hystérectomie pour pathologie bénigne, l’ovariectomie bilatérale est indiquée car elle diminue le risque de cancer de l’ovaire et les femmes à haut risque de ce type de cancer ont un bénéfice important en termes de survie.

  En absence de risque de cancer de l’ovaire, il est plutôt recommandé d’opter pour une attitude plus conservatrice, particulièrement chez les femmes avant la ménopause mais aussi après la ménopause, avant 65 ans. Ces recommandations sont basées sur des données limitées et sur des populations très sélectionnées. Ceci a conduit une équipe danoise à analyser l’évolution à long terme de femmes ayant ou non eu une ovariectomie bilatérale à l’occasion d’une hystérectomie réalisée pour une pathologie bénigne. Il s’agissait des femmes d’une étude nationale menée au Danemark chez des femmes de plus de 20 ans, entre 1977 et 2017. 142 985 femmes ayant eu une hystérectomie pour pathologie bénigne ont fait l’objet de l’étude dont 22 974 avaient eu une ovariectomie bilatérale et 120 011 ne l’avait pas eue. En comparaison des femmes n’ayant pas eu d’ovariectomie bilatérale, les femmes ayant eu une ovariectomie bilatérale et qui avaient moins de 45 ans au moment de l’intervention, avaient un risque cumulé d’hospitalisation sur 10 ans pour maladie cardiovasculaire supérieur (différence de risque = 1.19 point de pourcentage ; IC 95 % = 0.09 à 2.43 points de pourcentage). Les femmes qui avaient eu une ovariectomie bilatérale avaient un risque cumulé sur 10 ans de cancer, quand elles avaient été opérées entre 45 et 54 ans, supérieur (différence de risque = 0.73 point de pourcentage ; 0.05 à 1.38 point de pourcentage). Il l’était également, lorsque la chirurgie avait été faite entre 55 et 64 ans (différence de risque = 1.92 point de pourcentage ; 1.69 à 3.25) ou lorsqu’il avait été fait à plus de 65 ans (différence de risque = 2.54 points de pourcentage ; 0.91 à 4.25). Les femmes qui avaient eu une ovariectomie bilatérale avaient une mortalité à 10 ans supérieure dans tous les groupes d’âge même si les différences n’étaient statistiquement significatives que pour les âges de 45 à 54 ans (différence de risque = 0.79 point de pourcentage ; 0.27 à 1.30). En conclusion, si l’on en croit cette étude, il est donc bien logique de proposer de conserver les ovaires chez les femmes avant la ménopause qui n’ont pas de risque élevé de cancer de l’ovaire et cela est peut-être également le cas chez les femmes ménopausées.

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Claire FAUCHERY

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