Hydroxychloroquine : le Pr Raoult publie sa propre étude

28/05/2020 Par Marielle Ammouche
Infectiologie

Alors que le Gouvernement a abrogé le 27 mai l’utilisation dérogatoire contre le Covid-19 de l’hydroxychloroquine (HCQ) en France, - suite à la publication d’une vaste étude montrant l’inefficacité voire la nocivité de cette molécule dans ce contexte -, les partisans de ce traitement, avec pour chef de fil le Pr Raoult de l’IHU de Marseille, ne désarment pas. Au contraire, ce dernier a rendu publics, le 27 mai dans la soirée, les résultats de sa dernière étude.   Pour ses auteurs, les conclusions sont sans appel : "Un diagnostic précoce, un isolement précoce et un traitement précoce avec au moins trois jours d'hydroxychloroquine-Azithromycine (HCQ-AZ) permettent d'obtenir une amélioration significative des signes cliniques et de la contagiosité des patients atteints de Covid-19, par rapport aux autres traitements". Mais seul l’abstract est disponible. Il s’agit d’une étude rétrospective qui a porté sur 3.737 patients Covid + (âge moyen 45 ans; 45% d’hommes), dont 3.054 (81,7%) ont été traités par HCQ-AZ pendant au moins trois jours et 683 (18,3%) par d'autres stratégies thérapeutiques. Le taux de mortalité a été de 0,9%. Les résultats sont en faveur du traitement. En effet, l’utilisation de la bithérapie HCQ-AZ était associée à une diminution du risque de transfert aux soins intensifs ou de décès (HR 0,19), une diminution du risque d'hospitalisation ≥ 10 jours (OR 0,37) et une diminution de la durée de l'excrétion virale (délai avant PCR négative: HR 1,27). Concernant la tolérance,...

un allongement du QTc (> 60 ms) a été observé chez 25 patients (0,67%) conduisant à l'arrêt du traitement dans trois cas. Aucune de torsade de pointe ou de mort subite n'a été observée.   Des divergences anatomo-cliniques Sur le plan clinique, les auteurs ont observé une différence anatomo-clique. Ainsi, des lésions pulmonaires étaient présentes chez 62% des 2.000 patients ayant bénéficié d’un scanner thoracique, alors que les symptômes cliniques étaient minimes (score News = 0). Ils ont, par ailleurs, identifié divers facteurs de risque de sévérité de la maladie : cliniques (âge, comorbidités, score News-2), biologiques (lymphopénie; éosinopénie; diminution du zinc sanguin; et augmentation des D-dimères, des LDH, des CPK et de la CRP), et radiologiques (lésions modérées et sévères détectées au TDM). Pour les auteurs marseillais, le prochain défi est le suivi à long terme pour dépister la fibrose des patients atteints de Covid-19.

Comptez vous fermer vos cabinets entre le 5 et le 15 janvier?

Claire FAUCHERY

Claire FAUCHERY

Oui

Oui et il nous faut un mouvement fort, restons unis pour l'avenir de la profession, le devenir des plus jeunes qui ne s'installero... Lire plus

 
Vignette
Vignette

La sélection de la rédaction

Pédiatrie
Moins de médecins, moins de moyens, mais toujours plus de besoins : le cri d'alerte des professionnels de la...
06/11/2025
14
Concours pluripro
CPTS
Les CPTS renommées "communauté France santé" : Stéphanie Rist explique l'enjeu
07/11/2025
13
Podcast Histoire
"Elle était disposée à marcher sur le corps de ceux qui auraient voulu lui barrer la route" : le combat de la...
20/10/2025
0
Portrait Portrait
"La médecine, ça a été mon étoile du berger" : violentée par son père, la Pre Céline Gréco se bat pour les...
03/10/2025
6
Reportage Hôpital
"A l'hôpital, on n'a plus de lieux fédérateurs" : à Paris, une soirée pour renouer avec l'esprit de la salle...
14/10/2025
8
La Revue du Praticien
Diabétologie
HbA1c : attention aux pièges !
06/12/2024
2