Histoire naturelle des incidentalomes surrénaliens avec ou sans sécrétion autonome minime de cortisol

06/09/2019 Par Pr Philippe Chanson
Endocrinologie-Métabolisme
Les incidentalomes surrénaliens sont, dans l’immense majorité des cas, des adénomes surrénaliens non fonctionnels ou des adénomes cortisoliques à l’origine d’une faible sécrétion de cortisol autonome, insuffisante pour donner un tableau de syndrome de Cushing patent (adénomes avec hypercortisolisme subclinique).

Leur histoire naturelle mérite cependant d’être analysée plus en détail, c’est ce qu’ont essayé de faire l’équipe de la Mayo Clinic (Etats-Unis) et l’équipe de Birmingham (Royaume-Uni) dans le cadre d’une méta-analyse de toutes les données obtenues par les études publiées sur ce sujet. Trente-deux études rapportant l’évolution de 4 121 patients ayant soit un adénome non fonctionnel surrénalien, soit un adénome avec hypercortisolisme subclinique, dont 61.5 % étaient des femmes de 60.2 ans d’âge moyen, ont été retenues. La croissance tumorale moyenne a été de 2 mm au cours des 52.8 mois de suivi. Une augmentation cliniquement significative de l’adénome (≥ 10 mm) n’est survenue que chez 2.5 % des patients et aucun n’a développé de corticosurrénalome malin. Chez les patients qui avaient un hypercortisolisme subclinique ou qui avaient un adénome surrénalien non fonctionnel, le développement d’un hypercortisolisme cliniquement patent est également très rarement observé (< 0.1 %). Seuls 4.3 % des patients ayant un adénome surrénalien initialement non fonctionnel développent, au cours du suivi, un adénome avec hypercortisolisme subclinique. Quant à l’évolution des hypercortisolismes sub-cliniques vers la disparition de la sécrétion pathologique de cortisol, elle est exceptionnelle (< 0.1 %). L’hypertension, l’obésité, la dyslipidémie et le diabète de type 2 sont très fréquents (60 %, 42 %, 33.7 % et 18.1 % respectivement), se développent plus fréquemment et s’aggravent plus fréquemment chez les patients ayant un syndrome de Cushing sub-clinique en comparaison de ceux qui ont un adénome surrénalien non fonctionnel. La survenue d’événements cardiovasculaires est plus fréquente chez les patients ayant un hypercortisolisme subclinique (15.5 %) que chez les patients ayant un adénome surrénalien non fonctionnel (6.4 %). La mortalité était de 11.2 % et était similaire dans les deux groupes (adénomes non fonctionnels et adénomes surrénaliens avec hypercortisolisme sub-clinique). En conclusion, au cours du suivi, les adénomes surrénaliens non fonctionnels et les adénomes avec hypercortisolisme sub-clinique n’évoluent pas en taille et en dysfonction hormonale même s’ils sont probablement associés à une augmentation du risque de complication cardio-métabolique.

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Claire FAUCHERY

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