Les hépato-gastro-entérologues ont présenté, lors des récentes Journées francophones d’hépato-gastro-entérologie et d’oncologie digestives (JFHOD) organisées par la Société nationale française de gastro-entérologie du 18 au 21 mars 2021, un Livre Blanc, qui fait le point sur les enjeux démographiques de cette profession. Ce document confirme les difficultés auxquelles va faire face la profession dans les années à venir. Le nombre de consultations et gestes techniques ne cesse d’augmenter alors que les praticiens vieillissent. Le Livre blanc élaboré en 2020 par les sociétés et associations d’hépato-gastro-entérologie française établit que 5,1 millions de patients étaient suivis en France en 2016 pour une pathologie digestive, dont 1 million avec une affection chronique, principalement un cancer digestif, une maladie chronique inflammatoire de l’intestin (Mici), une maladie chronique du foie. Le nombre de consultations était de 4,2 millions par an et devrait s’accroître de 10 % d’ici 2024 en raison du vieillissement de la population et de l’augmentation de fréquence des cancers digestifs, a souligné le Pr Franck Zerbib (CHU de Bordeaux). L’hospitalisation de jour (2,7 millions de séjour en 2016), utilisée dans 53 % des cas pour réaliser des endoscopies, dans 22 % des cas pour administrer une chimiothérapie anti-cancéreuse et dans 5 % une biothérapie, progresse en gastro-entérologie de 4 % par an alors que le recours à l’hospitalisation traditionnelle reste stable (1,1 million de séjours en 2016). « La gastro-entérologie vient d’ailleurs en tête des spécialités médicales pour l’hospitalisation de jour (16 % des hospitalisations en 2016) », a indiqué le Pr Zerbib. Sur 3,5 millions d’actes annuels, le plus courant est représenté par la coloscopie (1,4 million dont 40 % de gestes thérapeutiques), puis l’endoscopie oeso-gastro-duodénale (1,15 million) et l’échographie (256 000). Existence de déserts des déserts hépato-gastro-entérologiques L’augmentation des consultations et gestes en gastro-entérologie ne va pas être sans poser problème. Car la profession, qui se féminise pour les classes d’âge les plus jeunes, se heurte à « une démographie très inquiétante à moyen terme avec impossibilité de renouveler les effectifs », a déploré le Pr Zerbib. De fait, 3 900 hépato-gastro-entérologues ont été répertoriés en 2018. Mais leur âge moyen est de 50,5 ans et 26 % ont plus de 60 ans, et des déserts hépato-gastro-entérologiques sont apparus dans des départements comme le Gers, la Dordogne, a signalé le Pr Zerbib. Pour augmenter l’offre de soins, les hépato-gastro-entérologues souhaiteraient voir renforcé le nombre d’internes formés en hépato-gastro-entérologie et en oncologie digestive et élargi le champ de compétences des infirmiers en pratique avancée dans leur spécialité.
Le site internet du Libre blanc de l’hépato-gastro-entérologie (www.livre-blanc-cnp-hge.fr) permettra d’avoir accès à des données actualisées sur l’épidémiologie des pathologies digestives, leur prise en charge, la profession, et devrait être utilisé comme outil de communication, a déclaré le Pr Zerbib.
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