Forme sévère et Covid long : les liens avec le groupe sanguin précisés
Plusieurs données observationnelles ont déjà établi un lien entre le groupe sanguin et le risque de développer une forme sévère de Covid-19. C’est pourquoi une équipe de chercheurs européens a mis en place une étude génétique visant rechercher des biomarqueurs prédictifs d’évolution défavorable de l’infection. Pour cela, ils ont pris en compte 3000 protéines sanguines à travers des bases de données génétiques, qu’ils ont ensuite croisé avec la Covid-19 Host Genome Initiative, qui contient les données génétiques de près de 10 000 patients ayant été gravement atteints, c’est-à-dire ayant été hospitalisés, ayant nécessité une assistance respiratoire ou étant décédé à cause de l’infection par le Sars-CoV-2. Les auteurs ont utilisé une méthode d’analyse génétique fondée sur la randomisation mendélienne qui a l’avantage d’éliminer les facteurs confondants, qui pourraient interagir. Les résultats ont alors mis en évidence l’existence de 5 protéines qui étaient à l’origine d’un risque accru d'hospitalisation ou d'assistance respiratoire/ décès dû au Covid-19 (RC = 1,12–1,35). Parmi elles était présente la protéine ABO system transferase, qui détermine le groupe sanguin ABO. Cependant, « le groupe sanguin précis associé au risque accru d'hospitalisation en raison de Covid-19 ne peut être déterminé à partir de nos résultats » précisent les auteurs. En effet, la méthode employée ne permet pas de différencier l'isoforme A et B de la protéine. « Néanmoins, il est plus probable que A, B ou la combinaison de A et B soit associée à un risque d'hospitalisation plus élevé » confirment-ils. La deuxième étude semble en faveur du rôle du groupe sanguin O dans la survenue d’un Covid long. Cette étude cas-témoins, réalisée en Espagne, a inclus 121 sujets (56,2 % de femmes ; âge moyen de 45,7) parmi lesquels 36 patients ont été diagnostiqués Covid long ((25 femmes, 11 hommes). Les analyses ont montré que les patients du groupe O avaient un risque multiplié par 4,2 de développer un syndrome post-Covid par rapport aux sujets non O (OR ajusté = 4,20; p = 0,023). Ces patients présentaient, en outre, un nombre de lymphocytes, une CRP plasmatique, et des taux de fibrinogène significativement plus élevés.
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