Forme sévère et Covid long : les liens avec le groupe sanguin précisés

23/03/2022 Par Marielle Ammouche
Infectiologie
Deux études récentes apportent de nouvelles informations quant au rôle du groupe sanguin au cours d’une infection Covid-19. Une vaste étude génétique confirme tout d’abord son implication dans les formes sévères de la maladie ; tandis qu’une autre, en cours de publication pour le moment, suggère pour la première fois son implication dans le Covid long.
 

Plusieurs données observationnelles ont déjà établi un lien entre le groupe sanguin et le risque de développer une forme sévère de Covid-19. C’est pourquoi une équipe de chercheurs européens a mis en place une étude génétique visant rechercher des biomarqueurs prédictifs d’évolution défavorable de l’infection. Pour cela, ils ont pris en compte 3000 protéines sanguines à travers des bases de données génétiques, qu’ils ont ensuite croisé avec la Covid-19 Host Genome Initiative, qui contient les données génétiques de près de 10 000 patients ayant été gravement atteints, c’est-à-dire ayant été hospitalisés, ayant nécessité une assistance respiratoire ou étant décédé à cause de l’infection par le Sars-CoV-2. Les auteurs ont utilisé une méthode d’analyse génétique fondée sur la randomisation mendélienne qui a l’avantage d’éliminer les facteurs confondants, qui pourraient interagir. Les résultats ont alors mis en évidence l’existence de 5 protéines qui étaient à l’origine d’un risque accru d'hospitalisation ou d'assistance respiratoire/ décès dû au Covid-19 (RC = 1,12–1,35). Parmi elles était présente la protéine ABO system transferase, qui détermine le groupe sanguin ABO. Cependant, « le groupe sanguin précis associé au risque accru d'hospitalisation en raison de Covid-19 ne peut être déterminé à partir de nos résultats » précisent les auteurs. En effet, la méthode employée ne permet pas de différencier l'isoforme A et B de la protéine. « Néanmoins, il est plus probable que A, B ou la combinaison de A et B soit associée à un risque d'hospitalisation plus élevé » confirment-ils. La deuxième étude semble en faveur du rôle du groupe sanguin O dans la survenue d’un Covid long. Cette étude cas-témoins, réalisée en Espagne, a inclus 121 sujets (56,2 % de femmes ; âge moyen de 45,7) parmi lesquels 36 patients ont été diagnostiqués Covid long ((25 femmes, 11 hommes). Les analyses ont montré que les patients du groupe O avaient un risque multiplié par 4,2 de développer un syndrome post-Covid par rapport aux sujets non O (OR ajusté = 4,20; p = 0,023). Ces patients présentaient, en outre, un nombre de lymphocytes, une CRP plasmatique, et des taux de fibrinogène significativement plus élevés. 

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