Espérance de vie : mieux vaut avoir une fonction thyroïdienne dans les valeurs basses de la normale

09/11/2017 Par Pr Philippe Chanson
Endocrinologie-Métabolisme

Les variations de la fonction thyroïdienne, à l’intérieur des valeurs normales de référence, sont associées à une augmentation du risque de maladies cardiovasculaires et de mortalité. Cependant, l’impact de la fonction thyroïdienne sur l’espérance de vie et le nombre d’années vécues avec ou sans pathologie cardiovasculaire n’est pas connu, ce qui a poussé une équipe néerlandaise, à partir des données de l’étude de Rotterdam, à analyser l’association entre la fonction thyroïdienne et l’espérance de vie.

L’étude de Rotterdam est une étude de population prospective de cohorte. Les auteurs ont inclus dans cette analyse les participants qui n’avaient pas de maladie thyroïdienne et dont la TSH et la T4 étaient dans les valeurs normales en début d’étude. Leur âge moyen (7 785 participants) était de 64.7 ± 9.8 années et 52.5 % étaient des femmes. Sur un suivi médian de 8.1 années, 789 événements cardiovasculaires sont survenus et 1 357 décès ont été enregistrés. En comparaison à ceux du tertile inférieur, les hommes du tertile supérieur de TSH ont vécu 2 années plus longtemps (IC 95 % = 1-2.8) et les femmes du tertile supérieur ont vécu 1.4 année plus longtemps (0.2-2.4). Sur ces années de vie supplémentaires, 1.5 année (0.2-2.6) l’ont été sans maladie cardiovasculaire chez les hommes et 0.9 (-0.2 à 2) l’a été sans maladie cardiovasculaire chez les femmes. En comparaison de celle du tertile inférieur, la différence d’espérance de vie chez les sujets du tertile de T4 libre supérieur était de -3.2 (-5 à -1.4) années pour les hommes et de -3.5 (-5.6 à -1.5) années pour les femmes, dont -3.1 années pour les hommes et -2.5 années pour les femmes sans maladie cardiovasculaire. En conclusion, à l’âge de 50 ans, les participants qui avaient une fonction thyroïdienne dans les valeurs basses de la normale vivaient jusqu’à 3.5 années de plus et jusqu’à 3.1 années de plus sans maladie cardiovasculaire en comparaison des patients dont la fonction thyroïdienne était dans les valeurs hautes de la normale. Les auteurs suggèrent donc de réévaluer les valeurs de référence actuelles de la fonction thyroïdienne. Sans aller jusque-là, ces éléments doivent peut-être être pris en compte pour la prévention et le soin courant.

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Claire FAUCHERY

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