Diabète : vers une nouvelle classe thérapeutique ciblant la résistance à l’insuline

19/07/2022 Par Marielle Ammouche
Diabétologie
De chercheurs français menée par Vincent Marion (laboratoire de génétique médicale (Inserm/Université de Strasbourg), en collaboration avec l’Université de Birmingham et l’Université de Monash (Australie) et avec Alexander Fleming, ancien directeur de la division Diabètes de l’agence américaine du médicament (FDA), tentent de développer de nouveaux traitements contre le diabète.

  Leur idée est de cibler le mécanisme à l’origine du diabète de type 2 (la résistance à l’insuline), et non plus ses conséquences (l’hyperglycémie), comme le font les thérapeutiques actuelles. Ils ont ainsi développé un produit appelé Patas dans une nouvelle classe de médicaments antidiabétiques baptisée « Adipeutics » (pour « thérapeutiques ciblant spécifiquement l’adipocyte »). Les chercheurs avaient auparavant identifié cette nouvelle cible thérapeutique contre le diabète du type 2, en s’intéressant à une maladie monogénique ultra-rare, le syndrome d’Alström. Cette maladie est liée à la perte de fonction d’une protéine appelée ALMS1, qui entraine une résistance à l’insuline très sévère associée à un diabète de type 2 précoce. Chez l’animal, la restauration de lcette protéine ALMS1 rétablit l’équilibre glycémique. En étudiant ALMS1, ils ont montré l’intérêt d’une autre protéine, nommée PKC alpha. L’activation de l’insuline dans l’adipocyte induit la séparation de ces deux protéines ; et chez les personnes diabétiques, qui sont résistantes à l’insuline, ce lien entre les deux protéines est maintenu. « Les scientifiques ont donc développé le peptide Pats qui permet de casser l’interaction entre ALMS1 et PKC alpha et ainsi de rétablir la signalisation de l’insuline dans l’adipocyte malade » explique l’Inserm.   Les chercheurs viennent de publier une étude, réalisée à partir de modèles animaux, dont les résultats sont prometteurs. Ils indiquent, en effet, que cette nouvelle thérapie permet de traiter la résistance à l’insuline. « Grâce à Patas, les adipocytes qui n’avaient plus accès au glucose sont à nouveau capables d’absorber le glucose pour ensuite le métaboliser afin de synthétiser et sécréter des lipides bénéfiques pour tout l’organisme tout en absorbant des lipides extrêmement toxiques, les acides gras non-estérifiés. Les effets sont visibles chez l’animal, avec une amélioration nette de la résistance à l’insuline, et de tout un tas d’autres paramètres et comorbidités, notamment une meilleure régulation glycémique, une diminution de la stéatose et de la fibrose du foie », explique Vincent Marion. Les chercheurs espèrent maintenant l’organisation prochaine d’un essai clinique afin de tester Patas chez l’humain. 

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Claire FAUCHERY

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