Diabète de type 2 : inhibiteurs de SGLT2 et agonistes du récepteur du GLP1 trop chers pour être prescrits en première ligne

09/11/2022 Par Pr Philippe Chanson
Diabétologie
Le traitement du diabète de type 2 fait appel à différents médicaments dont les inhibiteurs du SGLT2 ou les agonistes du récepteur du GLP1, placés en seconde ligne par les recommandations de l’American diabetes association (ADA) ou de l’European association for the study of diabetes (EASD), après règles hygiéno-diététiques et la metformine en l’absence de maladie cardiovasculaire athéroscléreuse ou éventuellement en première ligne avec la metformine chez les patients ayant déjà ou à haut risque de développer une maladie cardiovasculaire athéroscléreuse, ayant une insuffisance cardiaque ou une insuffisance rénale chronique, les avis d’experts ou des essais thérapeutiques ayant indiqué que les inhibiteurs du SGLT2 pouvaient être intéressants en première ligne.

  Ceci a donc conduit une équipe américaine à mener une analyse coût/efficacité de ces deux classes thérapeutiques en utilisant un modèle de Markov. Ils se sont basés sur un certain nombre d’essais randomisés et sur des données de population, en particulier américaines. La population étudiée étaient des patients américains ayant un diabète de type 2 et n’ayant pas reçu de traitement. La perspective est une étude coût/efficacité toute la vie durant. Selon cette étude, les inhibiteurs de SGLT2 et les agonistes du récepteur du GLP1 en première ligne seraient associés à des taux inférieurs d’insuffisance cardiaque congestive, de cardiopathie ischémique, d’infarctus du myocarde et d’accidents vasculaires cérébraux en comparaison avec la metformine en première intention. Cependant, les inhibiteurs de SGLT2 en première ligne coûtent 43 000 $ en plus et ajoutent 1.8 mois de QALY en comparaison de la metformine en première intention (478 000 $ par année de vie ajustée à la qualité, QALY). Les agonistes du récepteur du GLP1 injectables en première ligne coûtent plus cher et réduisent les QALYS en comparaison à la metformine. Après analyse de la sensibilité, les agonistes du récepteur du GLP1 en première ligne après avoir retiré l’inconvénient des injections n’étaient plus dominés. Les agonistes du récepteur du GLP1 par voie orale n’étaient pas coût/efficaces. Pour être coût/efficace à des coûts inférieurs à 150 000 $ par QALY, les inhibiteurs de SGLT2 devraient coûter moins de 5 $ par jour et les agonistes du récepteur du GLP1 oraux moins de 6 $ par jour. En conclusion, selon cette étude, il est probable que les inhibiteurs de SGLT2 et les agonistes du récepteur du GLP1 en première ligne amélioreraient les complications du diabète de type 2 mais leur coût devrait baisser d’au moins 70 % pour que ces traitements aient un rapport coût/efficacité satisfaisant.

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