Cholestérol : en 40 ans, il a baissé dans les pays développés et augmenté dans les pays en développement

18/06/2020 Par Pr Philippe Chanson
Médecine interne

Des concentrations élevées de cholestérol sont typiquement considérées comme caractéristiques des pays riches occidentaux. Toutefois, les déterminants diététiques et comportementaux du cholestérol sanguin changent rapidement à travers le monde et les pays utilisent les hypolipémiants à des degrés divers. Ces modifications peuvent avoir des effets distincts sur les concentrations de HDL cholestérol et de non-HDL cholestérol avec potentiellement des effets différents sur la santé humaine. Les tendances de niveaux de HDL et de non-HDL cholestérol au cours du temps n’ont pas été étudiées de manière globale au niveau mondial jusqu’à maintenant. Le groupe NCD Risk Factor Collaboration présente donc des résultats intéressants dans le dernier numéro de Nature. Ils ont mélangé les données de 1 127 études de population qui ont mesuré les lipides sanguins chez 102.6 millions sujets âgés de plus de 18 ans afin d’estimer les tendances du cholestérol total, non-HDL et HDL dans 200 pays entre 1980 et 2018. Globalement, il y a eu peu de changements du cholestérol total ou du cholestérol non-HDL entre 1980 et 2018 mais ceci est le résultat net d’un côté d’une augmentation du cholestérol dans les pays en développement ou dans les pays moyennement développés, en particulier dans l’Est de l’Asie et dans le Sud-Est asiatique et d’un autre côté, à une diminution du cholestérol, durant la même période, dans les pays riches occidentaux, notamment dans le Nord-Ouest de l’Europe, en Europe Centrale et dans l’Est de l’Europe. Le résultat de ces modifications est que les pays avec les niveaux les plus élevés de non-HDL cholestérol, un marqueur du risque cardiovasculaire, qui étaient, en 1980, les pays de l’Ouest de l’Europe comme la Belgique, la Finlande, le Groenland, l’Islande, la Norvège, la Suède, la Suisse et Malte, sont maintenant les pays d’Asie et du Pacifique comme Tokelau, la Malaisie, les Philippines et la Thaïlande. En 2017, le cholestérol élevé, non-HDL, était responsable de 3.9 millions (IC 95 % : 3.7 – 4.9) de décès dans le monde, dont la moitié sont survenus en Asie. Le repositionnement global du risque lié aux lipides avec des cholestérols non optimaux, qui d’une caractéristique distincte des pays riches du nord de l’Europe, d’Amérique du Nord et d’Australie, est devenue une caractéristique des pays de l’Asie et de l’Océanie devrait motiver des politiques adaptées aux populations en cause et des interventions afin d’améliorer la nutrition et d’augmenter l’accès aux médicaments à travers le monde.

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