Bypass Roux-en-Y laparoscopique chez des adolescents ayant une obésité sévère : résultats d’une étude prospective suédoise à 5 ans

23/03/2017 Par Pr Philippe Chanson
Endocrinologie-Métabolisme

Si les bypass Roux-en-Y gastriques sont largement réalisés chez les adultes, les données chez les adolescents sont plus rares. Dans cette étude suédoise, l’évolution à 5 ans des patients ayant été opérés durant l’adolescence d’un bypass gastrique Roux-en-Y a été comparée à celle d’un traitement conservateur dans le cadre de l’étude « Adolescent Morbid Obesity Surgery (AMOS) ».

Il s’agissait d’une étude prospective nationale, non randomisée, contrôlée, portant sur des adolescents âgés de 13 à 18 ans ayant une obésité sévère et ayant eu un bypass gastrique Roux-en-Y dans 3 centres spécialisés dans l’obésité pédiatrique en Suède. Entre avril 2006 et mai 2009, 100 adolescents ont été recrutés dans l’étude, dont 81 ont eu un bypass gastrique Roux-en-Y (âge moyen = 16.5 ± 1.2 ans, poids corporel = 132.8 ± 22.1 kg et IMC = 45.5 ± 6.1 kg/m2). 800 témoins adolescents appariés et 81 sujets témoins adultes appariés ont été enrôlés pour la comparaison de l’évolution. Le poids des adolescents opérés, 5 ans après l’intervention chirurgicale, a baissé de 36.8 kg (IC 95 % = -40.9 à -32.8) conduisant à une réduction de l’IMC de 13.1 kg/m2 (-14.5 à -11.8) ; une perte de poids de moins de 10 % n’a été observée que chez 9 sujets (11 %). En revanche, l’IMC moyen a augmenté chez les témoins adolescents (+ 3.3 kg/m2 ; 1.1-4.8) sur les 5 ans de suivi, alors que l’IMC chez les témoins adultes opérés était similaire à celui des patients adolescents opérés (variation moyenne = -12.3 kg/m2 ; -13.7 à -10.9). Les comorbidités et les facteurs de risque cardiovasculaire chez les adolescents opérés se sont améliorés sur les 5 années et sont devenus plus favorables que ceux des adolescents témoins. 20 (25 %) des 81 adolescents opérés ont eu de la chirurgie abdominale complémentaire pour des complications de la chirurgie ou pour une perte de poids rapide et 58 (62 %) ont eu un déficit nutritionnel. La consommation de soins (venue à l’hôpital et admission hospitalière) était supérieure chez les patients adolescents opérés en comparaison des témoins adolescents. 20 (25 %) des 81 témoins adolescents ont eu une chirurgie bariatrique au cours des 5 ans de suivi. Les adolescents ayant une obésité sévère et qui ont eu un bypass Roux-en-Y ont une perte de poids importante sur les 5 ans et ont également une amélioration de leurs comorbidités et de leurs facteurs de risque. Toutefois le bypass gastrique est associé à la nécessité d’interventions chirurgicales supplémentaires dans certains cas et à des déficits nutritionnels. Les traitements non chirurgicaux conventionnels étaient associés à une prise de poids et ¼ des patients avaient finalement une chirurgie bariatrique dans les 5 ans.

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Claire FAUCHERY

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