Aménorrhée hypothalamique fonctionnelle : quel traitement pour prévenir la perte de masse osseuse ?

20/07/2017 Par Pr Philippe Chanson
Endocrinologie-Métabolisme

L’aménorrhée hypothalamique est définie comme l’absence de règles du fait d’une interruption fonctionnelle de l’axe hypothalamo-hypophyso-surrénalien sans anomalie apparente, anatomique ou organique. Un certain nombre de facteurs comme l’exercice physique excessif, les restrictions alimentaires ou le stress psychologique peuvent affecter l’axe hypothalamo-hypophyso-surrénalien et conduire à une aménorrhée hypothalamique fonctionnelle.

Ces femmes sont connues pour avoir une réduction de la densité minérale osseuse d’autant plus importante que l’aménorrhée est ancienne et que le déficit en estrogènes est sévère. Différents traitements ont été proposés afin de contrer cette perte osseuse, en particulier les pilules estroprogestatives ou les biphosphonates. Une équipe de la Mayo Clinic a donc mené une revue systématique et une méta-analyse des études ayant évalué les effets du traitement hormonal (estrogènes seuls ou pilules) ou biphosphonates pour prévenir la perte de masse osseuse chez les patientes ayant une aménorrhée hypothalamique. Neuf études, portant sur 280 patientes ayant reçu différents traitements hormonaux, ont été incluses dans l’analyse. Aucune étude n’avait évalué les biphosphonates. La méta-analyse a montré une augmentation statistiquement significative de la densité minérale osseuse au niveau du rachis lombaire chez les patientes qui recevaient un traitement hormonal après un suivi médian de 12 mois (différence moyenne pondérée = 0.032 g/cm2 ; IC 95 % = 0.017 à 0.047 ; pourcentage de changement de la DMO = 3.3 % ; 1.74 à 4.86 %). Il n’y avait pas d’effet net du traitement hormonal sur la DMO du col fémoral ou du triangle de Ward ou au niveau de la densité minérale osseuse corporelle totale. La qualité des données était faible du fait du risque élevé de biais, d’imprécisions et du caractère indirect de la mesure de la densité minérale osseuse. Aucune étude n’a étudié l’incidence des fractures. Il n’y a donc pas réellement d’argument pour penser que le traitement hormonal substitutif ou la contraception orale comprenant des estrogènes soit efficace dans le seul but d’améliorer la qualité osseuse chez les patients ayant une aménorrhée hypothalamique fonctionnelle.

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Claire FAUCHERY

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