Des gardes dans un service d’urgences sans agrément : les internes lancent un préavis de grève
Jusqu’où ira la passe d’armes entre la direction de l’hôpital Bicêtre (Val-de-Marne) et les internes ? Cet été, l’Agence régionale de Santé d’Île-de-France a décidé de suspendre l’agrément de stage du service d'accueil des urgences de l’Hôpital du Kremlin-Bicêtre, à cause de sa désorganisation et du sous-effectif médical. Manque de coordination entre les soignants, délais importants de prise en charge, défauts de localisation des patients, examens dans les couloirs… Les témoignages concernant les “dysfonctionnements” du service étaient nombreux.
Alors que le nouveau semestre s’est ouvert ce lundi 1er novembre, le syndicat des internes des hôpitaux de Paris (SIHP) a alerté sur le risque d’un “contournement” des règles de la part de la direction de l’hôpital, qui s’apprêterait à s’appuyer sur des internes présents en stage dans d’autres services pour leur faire faire des gardes aux urgences. L’hôpital compte également accueillir des faisant fonction d’internes (FFI) pour renforcer les effectifs.
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En réaction, “les internes contre-attaquent”, fait savoir le SIHP. Un référé a été déposé par le syndicat pour “contester la décision écrite de la direction de faire venir des internes contre leur volonté dans un service sans agrément”. “Admettre que les internes français - comme étrangers - effectuent des gardes dans un service sans agrément, c’est violer le principe de légalité, c’est bafouer l’objectif primordial de formation des internes et les placer en situation - pénalement répréhensible - d'exercice illégal de la médecine”, proteste le SIHP dans un communiqué. Le syndicat a également déposé un préavis de grève couvrant l'ensemble des internes du Kremlin-Bicêtre qui souhaiteraient éviter d’être affectés aux services des urgences à compter du 2 novembre 2021.
“Si nous refusons de travailler dans ce service, c’est parce que nous refusons que la population soit traitée avec mépris par une direction qui l’a laissé s’écrouler depuis trop longtemps”, écrit la présidente du SIHP, Leila Bouzlafa, dans le communiqué.
