Bientôt une première année de médecine à Montargis : le doyen apprend la nouvelle par la presse
Un projet de première année de médecine à Montargis devrait arriver prochainement sur le bureau du ministre de l'Enseignement supérieur, a fait savoir le président de la région Centre-Val de Loire… sans en informer le doyen de Tours. Or, la faculté tourangelle pourrait être chargée d’assurer les cours à distance.
Ce lundi 10 octobre, lors d'un déplacement au centre hospitalier d'Amilly (CHAM), le président de la région Centre-Val de Loire, François Bonneau, a fait savoir qu'une première année de médecine ouvrirait à Montargis à la rentrée 2027. Une annonce faite en présence du recteur Jean-Philippe Agresti, de la préfète Sophie Brocas et du président de l'université d'Orléans, Éric Blond. Problème : ni le doyen de la faculté de Tours ni le président du conseil régional de l'Ordre des médecins n'ont été informés d'un tel projet, révèle France 3.
"Je ne vois pas comment Orléans peut ouvrir une première année [à Montargis] sans nous consulter, puisque nous assurons la majorité des cours...", a réagi le doyen de la faculté de médecine de Tours, le Pr Denis Angoulvant, auprès de nos confrères. "Le projet relève d'une extension d'Orléans, et le recteur finalise actuellement le dossier à transmettre au ministère", s'est justifié le président de la région, François Bonneau. Et le président de l'université d'Orléans de reconnaître que "la communication aurait pu être mieux coordonnée".
"Il ne faut pas disperser les moyens : on manque déjà d'enseignants"
Selon France 3, le dossier doit être officiellement envoyé au ministère de l’Enseignement supérieur à la "mi-octobre". Si le projet est accepté, "la première année ouvrirait à la rentrée 2027, au sein du nouvel Institut de formation en soins infirmiers (IFSI) d'Amilly", près de Montargis. L'antenne pourrait accueillir "entre 30 et 50 étudiants". Ce qui serait bénéfique pour le territoire, soutient François Bonneau, qui espère susciter des envies d'installation : "Le Montargois, avec près de 200 000 habitants, souffre d'un grave déficit de médecins de ville."
"C'est positif si cela permet à des jeunes d'étudier sans quitter leur territoire", a réagi le président de l'Ordre des médecins Centre-Val de Loire. "Mais il ne faut pas disperser les moyens : on manque déjà d'enseignants." Le "risque", abonde le doyen, c'est "que les étudiants de petites structures comme Montargis soient défavorisés, notamment avec le manque de tutorat". Et d'ajouter : "Nous n'avons pas été associés [à ce projet], et nous ignorons quel modèle sera retenu. Le système PASS/LAS pourrait évoluer d'ici à 2027."
Selon France 3, trois autres propositions doivent être envoyées au ministère pour ouvrir une première année de médecine à Blois, Chartres et Amilly.
[avec France 3 Centre-Val-de-Loire]
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