"Le lien entre santé et environnement n’a jamais été aussi évident qu’aujourd’hui"
"En 2100, la température en France aura augmenté de 4°C. Dans à peine soixante-quinze ans donc. Mais déjà dans cinq ans, on vivra avec 2 °C de plus, estime la trajectoire de réchauffement de référence pour l’adaptation au changement climatique (Tracc). Un phénomène plus rapide en Europe que dans le reste du monde : la France s’est déjà réchauffée de +1,8°C alors que la moyenne mondiale est de 1,3°C.
Récurrence des épisodes climatiques extrêmes, sécheresse accrue et pluies diluviennes, faible niveau d’enneigement en montage… mais aussi développement des zoonoses, nouvelles espèces invasives ou encore risques infectieux et respiratoires accrus. Le tableau est sombre. Et les conditions politiques loin d’être favorables. On se souvient de l’administration Trump qui, dès l’arrivée au pouvoir, a promis la réouverture de centrales à charbon, s’est opposée aux véhicules électriques et a rétabli les pailles en plastique.
Pourtant, le lien entre santé et environnement n’a jamais été aussi évident qu’aujourd’hui, car régulièrement mis en lumière par de (nombreux) rapports scientifiques qui ne cessent d’alerter sur l’incidence du changement climatique sur l’homme. Et chaque jour, dans les cabinets médicaux, défilent les malades de l’environnement dont la pathologie – souvent chronique – s’explique par la pollution, la qualité de l’eau, les pesticides…
Alors, oui, il faut sensibiliser la communauté médicale – et plus largement les soignants – pour, à la fois, se questionner sur l’incidence de sa pratique sur l’environnement (juste prescription des médicaments et des examens, aménagement et choix des locaux, etc.) mais aussi savoir repérer, questionner et conseiller les patients. "En tant que médecin généraliste, nous devons endosser notre responsabilité et notre rôle d’ambassadeur. La façon dont nous allons exercer est importante pour changer le comportement des personnes comme du collectif" (voir l'article). Car cette responsabilité est bel et bien collective. Chacun, à son niveau, peut impulser le changement.
Mais il faut également une vraie volonté politique pour (enfin) mettre les enjeux climatiques au premier plan. Recourir aux énergies renouvelables, encourager la mobilité durable, favoriser le préventif, éliminer le plastique à usage unique… Il y a urgence, et chaque geste compte."
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