"La Santé a besoin, en ce début d’année, de stabilité et de cohérence"

Après la démission forcée d’Agnès Firmin Le Bodo début janvier 2024, la mise au placard du couple Vautrin-Valletoux par le chef de clan en septembre, le passage éclair de Geneviève Darrieussecq, le binôme Vautrin-Neuder a élu domicile à la Santé peu avant Noël. Un ministère qui perd le plein exercice mis en place pendant l’ère Barnier, pour être englobé dans le très vaste portefeuille de Catherine Vautrin. 

Si 2024 a été constamment balayée par des vents contraires, la Santé a besoin, en ce début d’année, de stabilité et de cohérence. Finis les CDD et les maroquins vides entre deux recrutements, il faut s’engager dans la durée. Désertification médicale, crise des urgences, pénuries de médicaments, population vieillissante, pathologies chroniques et complexes, Plan santé mentale… Par où commencer quand les dossiers sont tous prioritaires? Sous quel angle les aborder? Comment consolider le système de santé avec les faibles moyens alloués? 

Dès sa prise de fonction, le ministre a voulu rassurer, plaçant ici et là de "bons" mots: création d’"unités primaires de soins", collaboration interprofessionnelle, "former plus et former mieux", prévention, actions territorialisées… "Je vais voir la santé comme un enjeu de politique nationale et non comme un politicien", a promis le cardiologue isérois. Chiche! 

En avril 2024, près de 160 parlementaires avaient poussé un cri d’alarme face à la dégradation des politiques publiques en matière de soin: "Après s’être mis à dos l’hôpital public, les médecins généralistes et spécialistes, les infirmiers libéraux, les étudiants en santé, les pharmaciens, les établissements privés, vers qui le Gouvernement se tournera-til pour assurer le soin pour tous et partout? Pire, lorsque tous ces maillons seront brisés, où et par qui les Français pourront-ils encore se faire soigner?" L’initiative partait d’un certain Yannick Neuder, alors député… 

L’intitulé de son poste a certes changé, mais sa ligne directive doit demeurer: écouter, comprendre et, surtout, agir. Lors du premier Conseil des ministres, le 8 janvier, le Président a souhaité que le Gouvernement fasse preuve d’"audace". Souhaitons que la Santé ait le courage d’oser.