"T'as tes règles ou quoi?!" : un violentomètre pour repérer le sexisme à l'hôpital

Un ensemble de syndicats et d’associations de jeunes soignants ont adapté un violentomètre, utilisé pour repérer les violences sexistes et sexuelles au sein du couple, aux situations vécues à l’hôpital. 

24/07/2023 Par Fanny Napolier
Violences sexistes et sexuelles

Sur l’affiche, une vingtaine de situations sur un fond de couleur passant du vert au rouge. Ce violentomètre adapté aux situations vécues à l’hôpital a pour but d’identifier les situations sexistes et sexuelles par les soignants dans un cadre professionnel. 

Ainsi, en vert, des situations telles que "tu te sens dans un environnement professionnel égalitaire" ou "tu te sens libre de t’habiller comme tu en as envie pour aller travailler et tu peux évoquer librement la personne avec qui tu partages ta vie ou ta situation familiale", indiquent un environnement professionnel égalitaire. 

La couleur orange évoque un environnement professionnel hostile et sexiste, illustré par des situations telles que "lors de ton entretien d’embauche, on te demande si tu es divorcée, si tu as des enfants ou si tu comptes en avoir" ou encore "tu es secrétaire médicale et tu entends des médecins parler de patientes 'hystériques' ou de 'syndrome méditérrannéen'".  

En rouge, les situations évoquent un contexte de harcèlement sexuel, d’agressions sexuelles et de viol : "Il y a des images pornographiques dans le bureau et sur le fond d’écran des ordinateurs", "tu entends l’interne dire à l’externe 'tu me rejoindras dans ma chambre de garde ? ' et tu sais qu’il lui envoie des SMS insistants" voire "on t’oblige à une fellation forcée ou une pénétration forcée". 

Ce document "est conçu pour être imprimé en recto verso sous la forme d’un flyer, mais il peut également être affiché dans les facultés comme dans les services hospitaliers. N’hésitez pas à l’afficher et à le diffuser", indique le Syndicat national des jeunes médecins généralistes (Snjmg) dans un tweet. 

7 débatteurs en ligne7 en ligne
Photo de profil de OLIVIER CAHEN
784 points
Incontournable
Anesthésie-réanimation
il y a 2 ans
Ce que j'ai toujours connu concernait aussi bien les garçons que les filles. Appelé(e)s à être confronté(e)s à des situations difficiles et "délicates" , un esprit carabin devait les y préparer. J'ai peur que des "oies blanches" et des "timides" ne soient pas adapté(e)s à ce métier. Il y avait quand j'ai commencé encore des bonnes sœurs dans les hôpitaux, elles étaient très "crues" !! Un de mes premiers stages fut en neurochirurgie adulte et infantile, c'était très dur , des soirées permettaient de décomprimer . Peut-être que certain(e)s ont eu des regrets de s'être laissé aller mais personne n'a jamais été forcé !! Le syndrome méditerranéen est un fait non une insulte !! Si on disait à une fille ' tu as tes règles ? " elle répondait " et toi "une crise hémorroïdaire ?" et c'était tout !!
Photo de profil de Michel Rivoal
10,7 k points
Débatteur Passionné
Anesthésie-réanimation
il y a 2 ans
Oh, il n'y a pas besoin d'un violentomètre pour repérer le sexisme (à l'hôpital comme ailleurs) deux ou trois neurones suffisent ! Il suffirait d'un règlement intérieur bien rédigé et affiché dans les lieux publics, les salles d'attentes et les locaux du personnel et de la médecine du travail pour sensibiliser ceux qui prennent l'esprit "carabin" pour une permission "d'agresser". Il y a un monde qui sépare les murs des salles de gardes et la vie quotidienne que les petits chefs comme les grands devraient prendre en compte. Et tout le monde n'a pas la répartie facile (surtout devant une hiérarchie réelle ou supposée) et l'humiliation en est d'autant plus forte. La longueur du........ CV n'est en rien une excuse, c'est plutôt un facteur aggravant !
Photo de profil de PETIT BOBO
2,6 k points
Débatteur Passionné
Autre spécialité médicale
il y a 2 ans
Je ne sais pas vous mais moi qui ait fait mes études dans les années 60, personne ne m'avait alors enseigné ni même parlé du molimen catamenial, du syndrome prémenstruel, les différentes formes, les différentes intensité,... Il m'a fallu attendre d'être marié et donc directement concerné pour comprendre ce qui se passait dans mon couple. Alors même que j'avais fait 3 semestres comme faisant fonction d'interne en gyneco obstétrique ! Je savais plein de choses sur les sujets graves de la spécialité, entre un grand patron tenant du laissez les vivre et ses assistants brillants et ouverts. Mais rien sur les troubles accessoires menstruels. Quand j'ai commencé à "fréquenter", j'avais bien constaté que mes petites copines avaient bien de temps en temps des humeurs changeantes mais je mettais ça sur le compte du "grand mystère des femmes" et sur mon ignorance. Je découvrais. Et d'aujourd'hui où je suis bien vieux, c'est avec émotion que je repère la pâleur, la fatigue, la nervosité de mes filles, et bientôt celles de mes petites filles. Vous énervez pas les filles ! Nous les hommes on est idiots et bouleversés par ce qui vous arrive.
 
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