maladie de lyme

Maladie de Lyme : les patients dénoncent les nouvelles recommandations de la HAS

L’association de patients France Lyme annonce dans un communiqué qu’elle ne cautionnera pas les nouvelles recommandations de la Haute Autorité de santé (HAS) publiées le 18 février 2025, car elles ne proposent "aucune solution thérapeutique pour les patients atteints de forme longue".

03/03/2025 Par Sandy Bonin
Infectiologie
maladie de lyme

Alors que la HAS affirme que ses dernières recommandations sur la prise en charge de la maladie de Lyme "sont le fruit d’un consensus unanime, validées par le groupe de travail qu’elle a mis en place", l’association de patients France Lyme dénonce une "déclaration [...] trompeuse". 

"Plusieurs participants du groupe de travail ainsi que des membres du groupe de lecture ont explicitement indiqué à la HAS qu’ils n’endossaient pas le texte, compte tenu de ses nombreuses insuffisances. Le processus de concertation a été marqué par un climat de défiance et d’indifférence envers les représentants des patients, dont les contributions ont été systématiquement ignorées. Le texte final ne fait pas état des avancées majeures ni des controverses qui existent dans la littérature scientifique internationale", pointe l'association.

Aucune solution thérapeutique n'est proposée pour les patients atteints de formes longues, déplore en particulier France Lyme. "Les recommandations de la HAS se limitent à suggérer une prise en charge psychosociale et une réadaptation physique, refusant toute exploration thérapeutique" et maintenant "150 000" patients français dans "l'errance médicale", s'agace l'association. France Lyme relève pourtant que "la HAS reconnaît pour la première fois que 6 à 20 % des malades développent des symptômes persistants après traitement (maladie appelée PTLDS par la HAS et Lyme long par les malades)".

"Pour justifier cette absence de solutions, la HAS invoque le manque de recherche scientifique sur le sujet. Or, des traitements, assis sur des études cliniques, font leurs preuves chez nos voisins ou outre-Atlantique. Par ailleurs, ce même mois de février 2025, l’Inserm a amputé de 80 % le budget dédié à la recherche sur la maladie de Lyme, passant de 10 à seulement 2 millions d’euros", fustige France Lyme selon qui cette somme "au lieu d’être investie dans des études urgentes sur le Lyme long, a été redirigée vers le budget général de l’Inserm pour combler un déficit structurel".

L'association demande "la suspension immédiate des recommandations de la HAS" et leur "réécriture, avec un nouvel encadrement méthodologique du groupe de travail, garantissant l’inclusion réelle des patients, la prise en compte de la littérature clinique et observationnelle la plus récente, au-delà des seuls articles de grade A, et la consultation de toutes les spécialités médicales concernées". France Lyme réclame également le rétablissement des 10 millions d’euros "initialement alloués à la recherche sur Lyme, afin d’accélérer les études sur la persistance bactérienne et les options thérapeutiques adaptées". 

Comptez vous fermer vos cabinets entre le 5 et le 15 janvier?

Claire FAUCHERY

Claire FAUCHERY

Oui

Oui et il nous faut un mouvement fort, restons unis pour l'avenir de la profession, le devenir des plus jeunes qui ne s'installero... Lire plus

Photo de profil de - LENG
760 points
Débatteur Passionné
Médecine générale
il y a 9 mois
Voilà typiquement de l'activisme de type conspirationniste que les réseaux sociaux alimentent et répandent ... ainsi que certains praticiens dévoyés ... (on ne citera pas les noms). C'est surtout virulent dans le domaine des vaccins (ça avait commencé tôt avec le vaccin contre l'hépatite B, et l'affaire de l'escroc Wakefield), mais ça crée deci-delà de abcès de fixation : Lyme, levothyrox, avec quelques idiotes du showbiz qui font quelques tours de piste (A. Duperrey, S. Marceau) et il y a aussi des abrutis du style Paco Rabane ... Ah! c'est haut en couleurs !... Là où c'est grave, c'est que cela mine la confiance de la population dans les autorités légitimes qui défendent la connaissance scientifique sérieuse. Tout cela est grave car cela déstabilise nos sociétés dans presque tous les domaines ... mais quand cela touche la médecine, les conséquences sont immédiates et graves : résistance aux campagnes de vaccination, patients abusés par des charlatans ... Devant tout cela, il serait bon que les journalistes d'Egora ne se laissent pas aller : "les patients dénoncent ..." Quelques patients égarés dénoncent ... madame la journaliste !
Photo de profil de Diego Delavega
365 points
Incontournable
Psychiatrie
il y a 9 mois
Qu'ils aillent se faire soigner...par un psy! Arrêtons les fausses reconnaissances de maladie pour faire plaisir à des patients qui croient souffrir d'une maladie imaginaire! Faire ça ce n'est pas soigner c'est se faire prendre au jeu de la culpabilité soignante ou à son ego de sauveur. Pas plus tard que cette semaine j'ai reçu une patiente(militante dans les associations de malades) à qui un médecin (spécialisé paraît-il) a fait un certificat déclarant qu'elle souffrait d'un "syndrome d'hypersensibilité aux champs électromagnétique"-tout en m'expliquant qu'elle croit qu'un Borrelia dans son corps réagirait lui aussi aux champs électromagnétiques et majorerait ses symptômes...
Photo de profil de François CHASSAING
566 points
Incontournable
Médecins (CNOM)
il y a 9 mois
Il existe peut être ( et même surement ! ) un Lyme chronique , comme le COVID long par exemple . La littérature scientifique est pauvre , quelques études sont "encourageantes" ...mais de qualité douteuse : tout est en place pour la controverse ! - les associations de patients sont invitées à la table ( et à mon avis tant mieux , sinon ce serait du complotisme encore pire !) et défendent leurs clients comme des avocats , pas comme des médecins ( ont ils leurs propres experts , vraiment reconnus par la communauté scientifique ? ) -la HAS se comporte t elle en maximaliste ? grade A sinon rien ! ? - quelles recommandations peut on formuler ...quand on ne sait pas ? on peut juste formuler " je recommande" ou "je suggère" , de "faire" ou "de ne pas faire"...et c'est tout ! -Les malades se sentent abandonnés ? comme beaucoup d'autres types de malades malheureusement . La médecine ne peut pas tout savoir ni faire , le médecin se retrouve seul ...avec son patient. Et cela les associations devraient pouvoir le comprendre si elles étaient un tant soit peu honnêtes , à défaut d'être plus rigoureuses au plan scientifique .
 
Vignette
Vignette

La sélection de la rédaction

Pédiatrie
Moins de médecins, moins de moyens, mais toujours plus de besoins : le cri d'alerte des professionnels de la...
06/11/2025
14
Concours pluripro
CPTS
Les CPTS renommées "communauté France santé" : Stéphanie Rist explique l'enjeu
07/11/2025
12
Podcast Histoire
"Elle était disposée à marcher sur le corps de ceux qui auraient voulu lui barrer la route" : le combat de la...
20/10/2025
0
Portrait Portrait
"La médecine, ça a été mon étoile du berger" : violentée par son père, la Pre Céline Gréco se bat pour les...
03/10/2025
6
Reportage Hôpital
"A l'hôpital, on n'a plus de lieux fédérateurs" : à Paris, une soirée pour renouer avec l'esprit de la salle...
14/10/2025
8
La Revue du Praticien
Diabétologie
HbA1c : attention aux pièges !
06/12/2024
2