Ostéopathie

Les Français majoritairement opposés au déremboursement de l'ostéopathie, d'après un sondage

Alors que des voix s'élèvent pour mettre fin au remboursement de l'ostéopathie par les complémentaires santé, la profession dégaine un sondage montrant "un rejet massif de cette perspective par la population française".  

19/09/2025 Par Louise Claereboudt
Ostéopathes Assurance maladie / Mutuelles
Ostéopathie

La "menace" d'un déremboursement de l'ostéopathie par les complémentaires santé "constituerait un recul dangereux pour l'accès aux soins", écrit l'Unité pour l'ostéopathie (UPO), se présentant comme "la seule organisation fédérative de l’ostéopathie en France", dans un communiqué diffusé jeudi 18 septembre accompagnant les résultats d'un sondage Odoxa. Cela "reviendrait à restreindre l'accès à une médecine préventive, reconnue, efficace et sans danger", met en garde sa présidente, Séverine Lambert. 

"Alors que certaines recommandations remettent en cause la prise en charge des soins ostéopathiques par les contrats de complémentaire santé", cette étude menée par Odoxa révèle "un rejet massif de cette perspective par la population française", insiste l'UPO. L'organisation souligne d'abord que l'ostéopathie constitue "un recours de santé plébiscité" par la population, notant que 55% des Français ont consulté un ostéopathe au cours des cinq dernières années ; un sur quatre dans les 12 derniers mois.

"La pratique est particulièrement répandue chez les 25-49 ans (plus de 60%), les femmes et les salariés", relève l'UPO.

D'après le sondage Odoxa, 82% des Français souhaitent, par ailleurs, maintenir leur remboursement. "Cette opinion dépasse les clivages : 96% des patients récents, mais aussi 74% de ceux n’ayant jamais consulté y sont favorables", écrit l'Unité pour l'ostéopathie, affirmant que 96% des contrats de complémentaire santé dits "solidaires et responsables" la prennent en charge. "Salariés (83%), retraités (84%), cadres, employés ou ouvriers : tous partagent ce refus d'un système de santé à deux vitesses", ajoute la fédération.

Un "levier d'économies pour la Sécurité sociale" ?

Le déremboursement aurait des "conséquences sanitaires et économiques graves", prévient l'UPO, s'appuyant sur cette récente étude. "Un tiers des patients renonceraient à consulter", relève la fédération. Un chiffre qui s'élèverait à 47% chez les moins de 35 ans. "La moyenne annuelle de consultations chuterait de 1,45 à 1,05, impactant la prévention et la prise en charge des troubles fonctionnels", note l'Unité pour l'ostéopathie.

Faute de remboursement, "les patients se tourneraient vers les kinésithérapeutes (37%) ou leur médecin généraliste (24%)", "générant un transfert de charges vers des soins remboursés par l’Assurance maladie obligatoire, suscitant au passage plus d'actes, de consommation de médicaments, d'examens complémentaires et d'arrêts de travail", et ainsi "une inflation des dépenses", en déduit l'organisation. Elle appelle donc à "préserver un modèle solidaire et cohérent". 

Le déremboursement "est une décision à courte vue, contraire aux principes de solidarité et de liberté de choix des patients", déclare la présidente de la fédération, selon laquelle "le rejet du déremboursement exprimé aujourd'hui s’inscrit dans une tendance forte et constante". L'UPO rappelle, en effet, qu'en 2024, un autre sondage Odoxa révélait que "86% des Français faisaient confiance aux ostéopathes, et que "9 sur 10 souhaitaient leur intégration dans les structures de santé".

Alors que le nouveau Gouvernement, que doit former Sébastien Lecornu, devra plancher d'ici les prochaines semaines sur un projet de loi de financement de la Sécurité sociale, la profession se targue "d'éviter chaque année des examens coûteux, de limiter le recours aux antalgiques et de prévenir les arrêts de travail". L'UPO rappelle également que "les consultations ostéopathiques", "entièrement financées par les patients et les mutuelles", "représentent un levier d'économies pour la Sécurité sociale".

En décembre dernier, Egora a souhaité recueillir l'avis de ses lecteurs sur la question. Sur les 741 professionnels de santé - en majorité des médecins - qui se sont exprimés sur notre plateforme de débats, 69% se sont prononcés en faveur d'un déremboursement de l'ostéopathie par les complémentaires santé. 

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Claire FAUCHERY

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Photo de profil de VieuxDoc Attéré
3,5 k points
Débatteur Passionné
Médecins (CNOM)
il y a 3 mois
Je ne suis pas compétent pour juger de l'utilité ou pas de l'ostéopathie , mais je reste décontenancé par la réalisation permanente de sondages : quel intérêt ? Les gens interrogés ici sont-ils compétents pour juger si l'ostéopathie est utile ou pas ? Sinon pourquoi leur demander leur avis sur ce point ? Le budget de la nation est en permanence déficitaire , la sécurité sociale finira sans doute un jour par aller très très mal , que des questions d'économies à faire se posent , c'est logique et si des pratiques n'ont pas d'efficacité démontrée,( ce que je ne sais absolument pas pour l'ostéopathie ), pourquoi continuer à les rembourser? Alors que les mamelles de l'Etat nourricier sont de plus en plus sèches et que personne ne veut faire d'effort dans l'intérêt collectif. Tout le monde trouve de l'argent pour acheter le dernier iphone...
Photo de profil de Luc L
906 points
Incontournable
Masseurs Kinésithérapeutes
il y a 2 mois
Primo on fait dire ce que l'on veut à un sondage. Secundo qui serait contre un remboursement ? perçu par la majorité des gens comme "gratuit" voir un du. Tout dépend de la présentation du problème. Dire aux gens que ça coûte et que ce sont eux qui payent, entre autre dans leurs cotisations complémentaires, alors ils seront plus sensibles pour vérifier l'utilité si l'efficacité existe ! Quant à parler de "soins", voir de "médecine préventive", c'est grotesque ! Enfin, je noterais un seul point de véridique : l'ostéo génère des économies à l'Assurance Maladie. Oui, c'est vrai en privant les malades de la médecine et de la kinésithérapie au risque de leur faire courir un risque. C'est d'ailleurs pour cette raison qu'à l'époque le 1er ministre D. de Villepin a permis son autorisation suite à la loi Kouchner, juste pour "dégonfler le budget de la Sécurité Sociale" !... Alors que personne de sérieux ne remet en cause l'inefficacité, parfois charlatanesque, de cette pseudo-science cf @fakemed.
Photo de profil de J V
35 points
Santé publique et médecine sociale
il y a 2 mois
Je n’aime pas donner mon avis sur des sujets que je connais mal. L.avis de ceux qui « croient » en cette technique m’intéresse peu. la science ce ne sont pas des croyances mais des preuves. Je suis donc allé à la recherche de travaux sérieux. Il existe des recos ( inserm, has) et des analyses. Toutes se rejoignent : au mieux efficacité mineure ( en complément d’autres soins) sur cervicalgies et lombalgies. Rien sur le reste. Moins bien que la Kine. On en arrive à inventer des techniques pour gagner de l’argent, à en faire la promotion par les médias et autres réseaux, à créer une preession marketing auprès des mutuelles qui remboursent non pas parce que c'est efficace mais pour convaincre des clients eux mêmes conditionnés d’adherer. Dans ce circuit financier ( et non médical) aucun acteur ne se préoccupe de l’efficacite.
 
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