Le Dr Nicole Mangin, seule femme médecin dans l’enfer de Verdun, enfin décorée
Un timbre et une plaque. Ce sont jusqu’ici les seuls hommages qui avaient été rendus au Dr Nicole Girard-Mangin pour ses faits d’armes durant la Guerre de 14-18. Mobilisée par erreur (l’Armée croyant convoquer le Dr Gérard Mangin), Nicole Mangin, spécialiste de la tuberculose et amie de Marie Curie, avait relevé le défi d’abord à l’hôpital thermal de Bourbonne-les-Bains (Haute-Marne), établissement de réserve, puis dans les hôpitaux de la zone de Verdun, où elle soigne sous les bombardements durant plusieurs mois en 1916.
En décembre 1916, toujours en butte à l’hostilité de la hiérarchie militaire, Nicole Mangin est finalement écartée du front et nommée directrice de l’hôpital-école Edith Cavell à Paris. Surmenée, elle se suicide en 1919. Ses patients de Verdun se cotisent pour confectionner une plaque en son honneur, tandis que la Poste édite un timbre en 2014 à l’occasion du centenaire de la Première Guerre mondiale.
L’Armée avait jusqu’ici gardé le silence. Le 3 juillet, au fort de Villey-le-Sec, elle vient enfin de rendre hommage à la seule femme médecin française mobilisée sur le front de la Grande guerre : à titre posthume, le Service de santé des armées vient de la décorer de la médaille d’honneur. "Nicole est une figure importante, un phare pour les femmes, elle va enfin être reconnue à sa juste valeur", a salué son petit-neveu, Philippe Wachet, dans L’Est Républicain.
[avec L’Est Républicain]
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